Relaxation de Schultz

Johannes Heinrich Schultz (1884-1970), d’abord médecin, s’orienta vers la psychiatrie et la psychologie. C’est entre 1905 et 1932 qu’il élabora sa technique basée sur des données physiologiques et psychologiques.

Il s’agit d’une méthode de relaxation par « auto-décontraction concentrative », qui doit être comprise comme un entrainement à l’auto-hypnose permettant une réduction des tensions et du stress.
Cette technique est bénéfique dans l’accompagnement des maladies psychosomatiques la psychothérapie, la médecine du sport et la gestion du stress en permettant la relaxation et la détente.

C’est un protocole très organisé qui se décompose en cinq phases de concentration : pesanteur, chaleur, organique, cœur, respiration. Chacune de ces phases doit être parfaitement acquise par le patient, en répétant les exercices chez lui, avant de passer à la suivante.

Pour pratiquer cette méthode, on prend la position allongée, les bras le long du corps, mains à plat, jambes rapprochées, les pieds légèrement tournées vers l’extérieur.

L’objectif n’est ni une sieste, ni une méditation, ni une recherche d’un état de conscience modifiée. Mais si celle-ci se produit, on l’accueille et on en discute.
Dans ma pratique, je propose 2 cycles de travail :

– Un cycle d’apprentissage de la méthode (environs 10 séances hebdomadaires) :

  • 1 ou 2 séances exploratoires
  • 4 séances musculaires (corps de maîtrise, muscles striés, « cuirasse musculo-caractérielle » de Reich)
    • les bras, on essaye de ressentir la lourdeur
    • Les jambes, on essaye de ressentir la lourdeur
    • Les bras, et on essaye de ressentir la chaleur
    • Les jambes, et on essaye de ressentir la chaleur
  • 4 séances où l’on contacte l’organique (corps de jouissance)
    • respiration calme et profonde
    • ventre (viscère, digestif, sexuel, génital) et sa chaleur
    • coeur, calme et fort
    • front (cerveau), frais
  • 1 séance de bilan, plus personnalisée, où l’on recherche la phrase de détente (courte, simple et toujours positive. L’état de relaxation du corps est proche de ce qui est obtenu en hypnose profonde)

– Un cycle de visualisation de formes, de couleurs…

Il s’agit d’un éveil énergétique, avec visualisation colorée, pouvant être associé à une écoute musicale réceptive (cf : mandalas sonores http://web-therapie.fr/articles?id=13). Ce cycle ne nécessite pas obligatoirement d’avoir appris la méthode de relaxation, mais ne peut pas être pratiqué en état de stress. L’écoute de mandalas sonores, avec la visualisation d’images mentales qu’ils entrainent et la méthode dont ils découlent, peut faire l’objet d’une entrée en approche analytique.
Il est possible que je prenne contact avec le médecin traitant afin de créer un réseau utile à l’accompagnement de la personne.

Une tension musculaire est là pour signaler qu’il y a un problème, une retenue, une peur, ou quelque chose comme une fuite d’énergie pouvant provoquer une plus grande fatigue. Être en bonne santé nécessite de rester à l’écoute de son corps. Les tensions musculaires provoquent une rigidité du corps qui devient de moins en moins sensible. Nous sommes de ce fait de moins en moins à son écoute, et c’est l’entrée dans une boucle. On se sent comme « déconnecté », et cela peut nous fragiliser moralement autant que physiquement.

Le training autogène est une méthode qui permet de réapprendre à écouter son corps, apprendre à lâcher prise, ce qui permet de bénéficier d’un véritable repos physique et mental. Il s’agit également de retrouver confiance dans le lâcher prise, qui peut être source d’angoisse lorsque l’on a fonctionné pendant des années « sur les nerfs ». Une détente profonde peut faire peur car elle peut donner le sentiment de perdre « toute structure »…

Les sensations qui peuvent apparaître pendant les séances sont révélatrices de ce qui se vit dans notre corps :

Exemples de symptômes :

Séance 1 :

– des picotements peuvent être ressentis dans les mains, les bras, les jambes.. Il peut s’agir d’un début d’une spasmophilie qui se produit par une tétanie (état de choc)

– des sursauts (cas de la personne en stress qui lâche trop vite, comme dans les rêves hypnagogiques)….

– ne rien ressentir, voire s’endormir : il s’agit d’un mécanisme de défense, ou d’une entrée rapide en état de conscience modifiée (voir un clivage).

Séance 2 :

La sensation de chaud n’a pas ressenti : s’assurer d’une température ambiante correcte dans la pièce. Sinon, prévoir une couverture pour les prochaines séances.

On peut noter des soucis de latéralité, les sensations ne se faisant que d’un côté (vérifier si il peut s’agir d’un vécu de gaucher contrarié, d’un accident, d’un traumatisme…)

Donc, après le temps de relaxation, le patient, accompagné par le thérapeute, va pouvoir verbaliser sur son vécu, ses ressentis, exprimer des éventuels symptômes (comme ci-dessus) et les évaluer sur une échelle de 1 à 7. Si plusieurs symptômes donnent une description d’un syndrome (post-traumatique) ayant une charge émotionnelle significative, le thérapeute travaillera dessus. Par exemple, s’il est installé avec une pensée négative (« cela n’arrive qu’à moi », « j’attire les ennuis »…) on va peu à peu diminuer cette charge négative et mettre en place une pensée positive (« je ne suis pas responsable de cet accident et je m’en suis bien tiré ») Le patient évalue également ici la position de sa pensée (sur une échelle de 0 à 10)

C’est ainsi que les séances se déroulent, avec une écoute attentive de ce qui se dit dans le corps à mesure que l’on apprend à se relaxer en confiance et en conscience.

 

Echelle d’évaluation des sensations physiques (corps) :

1 2 3 4 5 6 7
Sensation très faible (infime) Sensation légère (brise) Sensation douce (souffle) Sensation moyenne (normale) Sensation supportable (vent) Sensations douloureuse (tempête) Sensation intense (tornade)

 

Echelle d’évaluation des sensations psychiques (esprit/mental) :

0 2 3 4 5
Sommeil profond Sommeil léger Conscience avec des images mentales

(eau des cavernes)

Conscience sans images mentales, mais avec pensées (eaux profondes) Conscience sans pensées et sans sensation corporelle

(eaux d’un lac)

6 7 8 9 10
Présence dans la sensation du corps mais sans recherche de maitrise

(mer du large)

Présence dans le corps avec recherche de maitrise

(haute mer)

Le corps bouge tout seul, sans pouvoir le maitriser

(mer agitée)

Le corps bouillonne

(mer déchainée)

Hyperactivité

(raz de marée)