Musicothérapie à Valence (26, Drôme)

Psychothérapeute Humaniste spécialisée en musicothérapie, j’exerce depuis Octobre 2014 dans une Maison d’Accueil Spécialisée auprès de personnes porteuses de lourds handicaps psychomoteurs.  Nous avons mis en place, avec l’équipe encadrante, 2 groupes de 4 personnes chacun, adaptés aux différents besoins des personnes. J’interviens à titre indépendante, pour ces deux groupes et aussi en consultations individuelles pour les personnes qui ne parviennent pas à intégrer un groupe (autisme), ou lorsqu’un membre du groupe nécessite occasionnellement un échange approfondi.

Le premier groupe est dit « réceptif ». Il s’agit de personnes lourdement handicapées physiquement, avec paralysie totale ou très invalidante. La séance est fondée sur l’écoute de différentes sonorités, respectant les principes du mandala sonore, à savoir 5 styles successifs décrits plus précisément dans cet article.

Pendant l’écoute musicale, les personnes sont doucement sollicitées avec de tout petits instruments, qu’elles peuvent effleurer du bout du doigt, afin de rester en lien et en communication avec elles.

Une de mes patientes, atteinte de la maladie de Huntington, parvient à s’apaiser avec des sonorités fluides produites par le bol tibétain, ou avec des bruits blancs proposés avec le bâton de pluie. Lorsque des larmes coulent sur les joues de ma patiente, je chante des mots exprimant ce qui se passe dans l’instant présent, et les émotions s’apaisent, les larmes ne coulent plus. Il m’est arrivé de prêter mon bol tibétain aux aides soignant pour faciliter l’endormissement de la patiente, évitant souvent la prise d’un médicament sédatif, ou à tout le moins permettant d’en diminuer la dose.

Le second groupe est dis « actif », composé de personnes qui parlent et pouvant bouger au moins les deux bras de façon volontaire. Certaines sont en mesure de se lever et de choisir les instruments mis à disposition au centre de la pièce. Les séance sont principalement basées sur l’échange interactif improvisé entre toutes les personne. Tantôt, l’une est mise en avant et écoutée par les autres, tantôt deux membres du groupes échangent, puis nous échangeons tous ensemble, dans une production sonore principalement rythmique et vocale. L’écoute de soi et des autres est au centre de l’activité.

Il est intéressant de constater que ces échanges donnent parfois lieux à des règlements de compte entre certains membres du groupe. Ces règlements de comptes se font de façon non agressive, et j’ai pu constater que les échanges aussi bien sonores que verbaux, permettent de dépasser le sentiment négatif pour développer ensuite une certaine complicité entre les membres concernés. La musique, ou du moins la production musicale, semble avoir permis à ces personnes de s’exprimer ensemble sur un mode pacifiste et social, chose quasiment impossible a faire lorsque les émotions prennent le pas sur les mots et font « dérailler » la parole.

En début de séance les participants sont très enthousiastes. L’introduction de la séance avec un temps de silence et de sonorités fluides avec le bol tibétain (diamètre 30cm, Rè Dièse) permet de faire cesser la logorrhée.

En fin de séance, c’est le didjeridoo (Mi Bémol) qui aide les personnes à revenir centrées sur soi, dans une sonorité basses et apaisantes.

Les interactions musicales permettent la communication car, comme dans le discours naturel, il s’agit d’un échange d’idées imprévisible qui nécessite une collaboration.

Une étude montre que l’improvisation interactive entre deux musiciens se caractérise par l’activation neurologique des zones linguistiques. Ces zones de notre cerveau sont directement impliquées dans le traitement des informations sémantiques du langage.

Voici une étude qui soutien l’hypothèse que le discours musical engage les régions linguistiques du cerveau spécialisées pour le traitement syntaxique, mais n’est pas subordonné au traitement sémantique. Les régions du cerveau qui traitent des informations liées au langage seraient donc en fait imbriquées dans une zone plus large qui concerne la communication en générale.

http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0088665

 

Ganaëlle STRIDE

Psychanalyste, Musicothérapeute et Psycho-Somatothérapeute

La Psychanalyse Jungienne

La Psychanalyse Jungienne 

La Psychanalyse Jungienne, nommée à l’origine par les termes de  Psychologie Analytique, est une pratique théorie et psychanalytique élaborée par Carl Gustave Jung. Elle à pour objectif de :

  • Accéder à l’inconscient personnel et dialoguer avec l’inconscient collectif par les symboles, les contes, les mythes de l’Humanité.
  • Allier les concepts de la Psychologie occidentale avec ceux des Philosophies et Spiritualités de toutes cultures dans une vision Humaniste.
  • Accompagner le patient dans son processus d’individuation vers la « Réalisation de Soi » et sortir des relations égotiques.

La psychologie analytique jungienne : « A la recherche du Soi ». 

La théorie jungienne considère l’individu dans une optique plus élargie que la simple vision d’un être humain dont le conscient serait parasité par un inconscient et des pulsions sexuelles.

En effet, pour les Jung, la personnalité humaine est constituée de plusieurs facettes, pouvant être représentées chacune par un archétype et jouissant chacune d’une autonomie propre.

Le « processus d’individuation », qui est le but de la thérapie, consiste à  prendre conscience, à accepter et à assumer les différents aspects de soi-même (les différents « Moi » auxquels nous nous identifions au cours de notre vie), afin de les intégrer pour devenir un être total et individué, en harmonie avec tous ces aspects. Jung nomme cette globalité de l’Être par le terme de « Soi ».

Les archétypes sont le fruit de l’inconscient collectif de l’Humanité et intègrent de ce fait les dimensions culturelles, symboliques et spirituelles de l’individu.

Inconscient Collectif et Archétypes

La théorie jungienne postule ainsi, en plus de l’existence d’un inconscient personnel (Freudien), celle d’un inconscient collectif, plus archaïque, issu des réalités biologiques et des expériences évolutives de l’Espèce humaine, dont chaque individu est porteur et qui se manifeste en lui par des archétypes.

Les archétypes sont des modes de fonctionnement psychique (et non pas des mémoires au sens de données stockées à rappeler) communs à tous les humains, indépendants des cultures et qui dépassent la simple dimension individuelle ou même culturelle. L’inconscient collectif serait ainsi le résultat d’une homogénéité de la structure du cerveau primitif de tous les humains. Celle-ci induirait des « façons de penser »  primitives  (au sens de « premières ») similaires dans toute l’Humanité et qui aboutiraient ainsi à des images et des concepts mythiques et symboliques que l’on retrouve déclinés dans toutes les cultures et à toute période. Ils représentent en quelque sorte la part qui subsiste en nous de l’Homme « premier » dont la psyché se construisit sur un mode de relation au Monde essentiellement intuitif et en prise directe avec les phénomènes naturels: la Terre, la Lune, le Soleil, les Etoiles, les Éléments, les Saisons etc… symbolisés par des formes géométriques, des animaux, des personnages, des déités, des dragons en Chine, par exemple. On retrouve des archétypes sur tout les continents, dans toutes les civilisations humaines de tout les temps.

Archétypes et Neurosciences :

Il est saisissant de constater à quel point cette intuition jungienne du concept d’archétype est en adéquation, une fois transposée du point de vue de l’Espèce à celui de l’individu, avec la théorie actuelle admise en Neurosciences pour rendre compte des mécanismes de rappel du souvenir.

En effet, pour les neurosciences, l’évocation d’un souvenir à partir d’un contexte rappelant une expérience passée (expérience marquée d’un vécu affectif  significatif), se fonderait non pas sur le rappel de données mémorielles stockées dans un endroit du cerveau, mais au contraire sur la recréation de l’expérience passée, par la réactivation de réseaux neuronaux initialement frayés par l’événement originel. Il s’agirait donc beaucoup plus d’une reconstruction ou d’une réinvention du souvenir que de son simple rappel en fonction du contexte émotionnel.

Or, cette vision du souvenir, vu comme le résultat d’une reconstruction dynamique des représentations de l’individu à partir de la réactivation de schémas neuronaux préformés, est l’exacte définition des Archétypes Jungien, transposée toutefois au niveau de de l’Inconscient collectif, c’est-à-dire au niveau de réseaux neuronaux sélectionnées au cours de l’Evolution de l’Espèce.

En effet, les archétypes ont été définis par Jung, non pas comme le produit de simples rappels de mémoires figées et gravées dans un supposé « cerveau disque dur », mais bien au contraire, comme le résultat d’une conservation,  au fil de l’Evolution humaine, de certains « modes de pensée » (c’est-à-dire de processus de reconstruction dynamique de souvenirs ou encore, en vocabulaire plus moderne, de schémas neuronaux préformés mais adaptatifs) faisant office de cadre, de contexte commun au sein duquel peuvent se construire dynamiquement les représentations singulières de chaque individu, représentations influencées par la spécificité de la Culture à laquelle ce dernier appartient.

Archétypes et Cultures humaines:

L’existence de ces archétypes expliquerait donc que l’on puisse retrouver dans toute les civilisations humaines et en tout temps, des modes de pensée similaires sur le fond, c’est-à-dire présentant un socle commun indépendant de toute Culture (donnant une correspondance surprenante entre toutes les mythologies du Monde par exemple), mais présentant également une grande variété de formes, selon les spécificités culturelles (mythologie collective) et individuelles (mythologie personnelle).

Ainsi chaque individu serait influencé à la fois par son inconscient personnel lié à ses expériences de vie propre, mais également par la part d’inconscient collectif et les archétypes présents dans sa psyché. C’est pourquoi la psychologie analytique jungienne s’appuie fortement sur l’étude des systèmes symboliques issus de diverses traditions (Mythologies, Alchimie, contes,…), ainsi que sur les différentes spiritualités et philosophies de l’Humanité.

Les principaux archétypes :

Les concepts les plus connus développés par la psychologie analytique jungienne sont donc l’Inconscient collectif et les Archétypes, dont font partie l’Animus (la part d’énergie psychique masculine chez la femme), l’Anima (la part d’énergie féminine chez l’homme), l’Ombre (la partie de notre personnalité que l’on ne connaît pas et qui s’invite souvent dans notre existence lors de la « crise de milieu de vie »…), la Persona (l’image sociale qui masque, y compris à nous-mêmes, notre vraie nature) et le Soi.

Le Soi :

Comme nous l’avons évoqué précédemment, le Soi englobe le Conscient (le Moi freudien) et l’Inconscient (personnel et collectif) en un ensemble qui constitue le centre de la personnalité. Il est d’une dimension plus vaste que le simple ego et constitue la « totalité psychique de l’humain ». Pour Jung, c’est lui qui organise toute la psyché et c’est avec lui que la psychothérapie doit travailler.

L’enfant dans l’adulte chez Ferenczi / l’homme archétypal dans l’adulte chez Jung ?

En terme plus clair, Jung considère que l’humain est constitué de deux dimensions d’égale importance : une dimension consciente, le Moi (accessible à l’analyse intellectuelle) et une dimension inconsciente, intuitive et archaïque (accessible uniquement par le langage des symboles).

C’est pourquoi, de la même façon que l’on s’adressera au moi conscient sur un mode de communication analytique et rationnel, il conviendra de dialoguer directement avec l’inconscient archétypique dans la langue qui est la sienne, (celle des symboles, des images et des archétypes issus de la pensée « primitive » de l’Humanité, que l’on retrouve dans les contes, le mythes, les légendes, les rituels,…), sans chercher forcément à le comprendre rationnellement – ce qui est d’ailleurs impossible puisque la fonction rationnelle de l’esprit ne peut se représenter les choses qu’à travers l’utilisation de concepts, qui sont eux-mêmes inadaptés à saisir la nature même et l’infinie diversité des processus inconscients-.

Une telle approche de l’inconscient, basée sur un dialogue utilisant un langage adapté aux instances psychiques auxquelles l’on s’adresse peut ainsi, à mon sens, être mise en parallèle avec l’approche Férenczienne qui vise à adapter le discours de l’analyste à l’enfant qui s’exprime dans l’adulte lorsque le patient se trouve en état régressé ; Tout comme cela permet ainsi d’éviter l’écueil de la « confusion des langues » entre enfant et adulte chez les Férenczien, de la même façon, on peut dire que, chez les Jungiens, le fait de s’adresser à notre psyché archétypale  à travers le langage des symboles est le seul moyen d’éviter la confusion des langues entre l’adulte analytique et l’homme archétypal intuitif.

Enfin, entre inconscient personnel freudien et inconscient archétypal jungien, la psychanalyse prend également de plus en plus en compte l’existence d’un troisième type d’inconscient, sorte de trait d’union entre les deux premiers. Il s’agit de l’inconscient transgénérationnel, c’est-à-dire issu de l’appareil psychique familial et de la lignée ancestrale de l’individu.

Mais ceci est une autre histoire…

 

Cyril Cabané pour

Ganaëlle STRIDE

Psychanalyste, Musicothérapeute et Psycho-Somatothérapeute

L’Analyse Integrative

La Psychothérapie Humaniste :

Carl ROGERS a ouvert la voie de l’approche Humaniste en créant l’Approche Centrée sur la Personne. Il s’agit d’une psychothérapie non directive, qui marque ainsi sa différence au regard des modèles psychanalytiques et béhavioristes (comportementalistes).

Ce courant Humaniste est apparu dans les années 1960 aux Etats Unis.
En France, c’est en 1970 que André ROCHAIS propose les premières formations de cette approche humaniste de la personne, en vue de sa croissance et de son développement. Cette formation est aujourd’hui dispensée sur les 5 continents.

PRINCIPE DE BASE

Le patient apprend, au fil des séances, à se prendre en charge (par exemple apprendre à se relaxer seul, à être à l’écoute de soi…).

Citons parmi les grandes méthodes :

  • le training autogène de J.H. Schultz,
  • la relaxation progressive d’Edmund Jacobson,
  • la rééducation psychotonique de Ajuriaguerra,
  • la relaxation dynamique de Caycedo,
  • la relaxation psychosensorielle de Roger Vittoz, développée par Suzanne Dedet,
  • la relaxation analytique de Jarreau et Klotz,
  • la relaxation chez l’enfant de Wintrebert, ou celle de Berges et Bounes.

Citons également l’importance de l’eutonie de Gerda Alexander, même si elle n’est pas pratiquée pas des psychothérapeutes, et la relaxation psychanalytique de Sapir, pratiquée le plus souvent par des psychanalystes.

La psychologie humaniste – autre appellation utilisée – s’appuie sur l’expérience consciente de la personne. Il s’agit de développer la capacité de faire des choix personnels.

Pour Carl Rogers et ses successeurs, l’être humain est fondamentalement bon, dans le sens où il évoluera toujours positivement s’il suit son instinct, son expérience.

La violence et la prédation ne sont que les fruits de la désespérance, et en aucun cas un choix de comportement dicté par la rentabilité, la facilité ou le principe du plaisir : en cela, la psychologie humaniste rejoint la sociologie humaniste et aussi l’humanisme religieux.

L’APPROCHE TRANSPERSONNELLE

 

La Psychothérapie Transpersonnelle est une nouvelle branche de la psychothérapie humaniste.

Née dans les années 1970, elle intègre la spiritualité en psychologie et en psychothérapie.

La Psychologie Transpersonnelle réunit dans une même pratique les apports :

  • de la psychologie Jungienne
  • de la psychologie cognitivo-comportementale
  • de la sophrologie
  • du yoga 
  • et de la méditation.

C’est C.G. Jung qui, le premier, a utilisé le terme Transpersonnel dans un article paru dès 1917 et intitulé L’inconscient personnel et transpersonnel, et c’est en 1971, qu’Abraham Maslow, Antony Sutich et Stanislas Grof ont créé  l’Association pour la Psychologie Transpersonnelle.

Ils choisirent le terme « transpersonnel » afin d’intégrer la dimension spirituelle à la Psychologie Humaniste dont ils étaient alors les figures de proue.

Aujourd’hui, de nombreuses personnes et Praticiens de la Psychologie contemporaine se reconnaissent dans cette démarche ouverte et novatrice.

Une autre façon de concevoir la vie
La Psychanalyse Transpersonnelle considère que la personne humaine ne se réduit pas à une mécanique matérielle mais se définit fondamentalement comme une âme spirituelle.Elle rejoint en cela l’intuition fondamentale partagée par toutes les traditions spirituelles de la planète.

Ganaëlle STRIDE

Psychanalyste, Musicothérapeute et Psycho-Somatothérapeute

L’Art en Analyse : Definitions

Définition de l’Art

Qu’est-ce que l’Art ?

La question à déjà été maintes fois formulée, et les définitions sont réellement multiples.

En voici une proposée par un artiste plasticien :

«  l’Art, c’est ce que tout le monde pourrait faire,
mais que tout le monde ne fait pas. »

GIL, Sculpteur, artiste plasticien.

Voici la définition que l’on trouve dans les dictionnaires…

« L’art est la création-invention,au niveau du mécanisme de la pensée et de l’imagination, d’une idée originale à contenu esthétique traduisible en effets perceptibles par nos sens. Le déroulement et l’ordonnance de ces effets sont élaborés par un programme dans le temps ou dans l’espace, ou dans les deux à la fois, dont les composants et les rapports de proportion sont optimaux, inédits et esthétiques. Ces effets sont transmis grâce à l’emploi de signaux visuels, auditifs ou audiovisuels, à tous ceux qui, accidentellement ou volontairement, deviennent des spectateurs-auditeurs temporaires ou permanents de ces effets.

Il en résulte un processus de fascination provoquant une modification plus ou moins profonde de leur champ psychologique selon le degré de la valeur esthétique de la création.

Cette modification doit aller dans le sens de la transcendance, de la sublimation et de l’enrichissement spirituel par le truchement du jeu complexe de la sensibilité et de l’intellect humains.

Grâce à la faculté de dépassement du créateur, les produits esthétiques à forte percussion pénètrent à travers les réseaux de communication multiples,dans la réalité sociale.

Pour atteindre ce but, le créateur doit utiliser un langage et des techniques qui correspondent au véritable niveau de développement de son époque. »

Wikipédia

Toujours chez Wikipédia, voici la définition de l’Oeuvre d’Art :

« L’œuvre d’art est le résultat d’une activité humaine productrice, d’une création de l’artiste qui n’est jamais une simple reproduction mais représentation dans l’élément de la permanence qui manifeste un point de vue, un style ou une manière: le regard de l’artiste devient l’essentiel: dans l’œuvre d’art le moi de l’artiste se reconnaît comme déployé dans l’extériorité »

Depuis l’antiquité la philosophie s’interroge sur la nature de l’art. Platon ou Aristote s’interrogent sur l’art en tant que « beau ». L’esthétique antique diffère ensuite de l’esthétique Grec qui le définit par le mot « technè », qui est l’équivalent le plus proche du mot « art » français. Il s’agit dans la Grèce antique de l’ensemble des activités soumises a certaines règles. Il englobe à la fois les savoirs, les arts, et les métiers.

Dans la civilisation romaine, l’art devient « le système des enseignements universels, vrais, utiles, partagés par tous, tendant vers une seule et même fin. »

Cette définition du mot à été acceptée jusqu’à la fin du Moyen Âge. Ici l’art s’oppose a la fois à la science conçue comme pure connaissance, indépendante des applications, et à la nature qui produit sans réfléchir.

Dans l’art, il y a donc ici l’idée de production à laquelle s’ajoute l’effort requis pour cette activité.

C’est à la Renaissance que l’on commence à distinguer l’artiste de l’artisan, en désignant d’artiste un artisan dont la qualité de production est exceptionnelle. Puis, les artistes commenceront à s’émanciper des corporations pour intégrer les académies et répondre aux commandes. C’est alors que le mot « art » commence à se dégager. Non seulement de nombreuses « techniques » s’en emparent, mais après la découverte de la perspective, l’aspect visuel y prendra une croissance constante.

La notion d’art aujourd’hui communément admise date du siècle des Lumières. Partant d’une réflexion sur les sens et le goût, une conception basée sur l’idée de beauté finit par s’établir.

Aujourd’hui, dans le domaine de l’Art, tous les gens sont libres d’exprimer de façon créative leurs passions les plus intimes et leurs intuitions, d’une manière qui se remplit, inspire les autres, et ne fait aucun mal.

Les arts populaires sont sous-évalués, supprimés, ou réservés à une soi disant « élite » (salle des ventes et galeries financées par des banques) qui décide quel artiste sera pris pour modèle afin d’en faire une évaluation financière « refuge ».

Ainsi certains courants artistiques prennent de la valeurs, mais l’Art perd son âme. Ce qui nous isole finalement les uns des autres et de nous-mêmes au plus profond. Car l’Art véritable a pour mission de permettre a l’artiste d’exprimer sa vision du monde et de la partager avec les autres. C’est le peuple qui fait l’artiste, selon qu’il ressent si sa vision est juste, pertinente, et utile car bénéfique à l’évolution des conscience, à la compréhension de l’histoire et de la société, ou au développement du bien être.

Nous pouvons utiliser les arts pour exprimer nos réalités, promouvoir et refléter le changement social, défier le status quo, et connecter plus profondément les uns avec les autres. Car l’art véritable n’a pas de frontières et parle un langage universel.

L’inspiration créatrice peut se partager avec le plus grand nombre de personnes à travers la musique, la poésie, les films et photos, les peintures, tout en développant la sensibilité de chacun, l’artiste autant que celui qui apprécie l’oeuvre !

L’histoire montre que l’art, sous toutes ses formes, a la capacité à créer de nouvelles connexions, de catalyser les mouvements, et de transcender les barrières qui nous divisent.

Le Larousse de 1986 donnait cette définition de l’artiste : «  Personne qui se consacre à un art, se libère des contraintes bourgeoises. »

L’art a la capacité de permettre de transcender l’ego, l’esprit rationnel et les réactions habituelles, tout en contactant directement les sentiments et l’essence d’un individu. En cela on peut dire qu’il est thérapeutique.

Les arts peuvent être un agent de changement planétaire, et nous aider ainsi a créer un monde prospère. C’est pourquoi je propose cette définition :

« L’art est une forme d’expression universelle, pouvant être non-verbale, mettant en jeu les réseaux de communication corporels, visuels, auditifs, et provocant chez la personne qui le pratique une modification de conscience, pouvant aller de l’état de transe à l’état méditatif.

L’observateur peu ressentir une modification de conscience moindre que celle du créateur, mais qui provoque une sensation de compréhension d’un message que souhaite faire passer l’artiste.

Il y a donc circulation d’énergie interne entre le corps et l’esprit et échange externe entre les individus. Comme ceci perdure au-delà de l’acte créatif, il est nécessaire d’inclure l’état de modification de conscience de l’observateur dans un repère spatio-temporel et culturel, reliant son interprétation personnelle intégrée dans son vécu psycho-socio-affectif, et la signification de l’oeuvre dans son contexte personnel et social d’origine.
Par conséquent, la production d’un objet réalisé lors d’une activité créative et artistique est révélatrice des phénomènes intra-psychiques en oeuvre pendant les interactions d’un être humain avec les choses de son environnement et/ou avec ses pairs, pour peu que l’on veuille bien se donner la peine d’en déchiffrer le sens, la signification, le langage, pour l’artiste qui est à l’origine de cette création. »

Ganaelle Stride

A l’image d’une forme de communication primaire entre l’individu et lui-même, le fait même de réaliser une production plastique le place dans un mécanisme de communication avec les autres de façon différée.

En effet le créateur maitrise la temporalité de son expression, déterminant lui-même quand sa réalisation sera terminée et pourra être rendue visible au public.
Inversement, une oeuvre d’art va induire chez le récepteur des mécanismes intra-psychiques dans une recherche d’interprétation des signes nécessaires à sa compréhension. Cette compréhension et interprétation reste, à la base, propre à chaque individu. Mais elle peut être suffisamment claire et interprété de la même façon par un grand nombre d’individus, et ainsi l’oeuvre pourra être reprise par l’un pour exprimer une idée qu’il souhaite transmettre à un autre.

J’ai testé moi-même cette forme d’échange dans des communications de groupes de réseaux sociaux, intervenant dans la discussion en répondant au sujet par l’intermédiaire d’une vidéo. Le message était très souvent compris et donnait lieu à une ouverture de la discussion. D’autres membres du groupe ont suivi cette forme de communication, pour faire passer leurs idées et états d’âmes dans ce groupe particulièrement intime et amical.
L’échange dans ce groupe se faisait par écrit, ce qui donnait parfois lieu à des malentendus et incompréhensions, et le recours à une petite vidéo remettait tout le monde dans la conversation. Le tout est de trouver le bon message, visuel avec une peinture ou un film, ou auditif avec une chanson à texte ou une musique d’ambiance… L’avantage de ce genre de communication différée est qu’elle permet à chacun de respecter et de faire respecter son temps d’appréciation, sa disponibilité et de pouvoir ouvrir une conversation, intervenir en cours de route, ou continuer une discussion commencée plusieurs jours auparavant… La communication se fait ainsi dans le respect de disponibilité temporelle et d’ouverture d’esprit de la personne, et lui permettant de maintenir un lien social à volonté et toujours à disposition, dans le respect de chacun.

Lorsque les signes sont interprétés de la même façon par un grand nombre d’individu, ils deviennent « connus », et l’artiste ainsi « reconnu » devient célèbre.
Portés par l’élite sociale, ces signes sont rapidement diffusés et adoptés par la majorité pensante du monde de l’art contemporain.
Lorsque une oeuvre d’art a ainsi traversé les époques, elle donne lieu à une lecture identique pour tout un peuple. Celle-ci devient alors une icône.

Lorsque la majorité des peuples sont d’accord pour donner une même signification à une icône, elle devient un symbole.

Lorsque ce symbole apparaît dans les rêves d’un être humain, ou dans tout autre phénomène inconscient qui lui est propre, l’on parle alors d’archétype.

Ainsi il devient possible de tracer une piste sur la voix du mythe de chacun en utilisant l’art en analyse par la production individuelle de principes généraux et universels, ainsi que par l’observation de productions artistiques anciennes sous formes picturales, sonores ou audio-visuelles.

Le pouvoir de l’artiste

« Un artiste est un individu faisant une œuvre, maîtrisant un savoir-faire, et dont on remarque la créativité, la poésie, l’originalité de sa production, de ses actes, de ses gestes. Ses œuvres sont source d’émotions, de sentiments, de réflexion, de spiritualité ou de transcendance. »

Wikipédia

L’artiste est celui qui a la possibilité de créer de nouveaux signes, permettant ainsi chaque société nouvelle de s’inclure dans son histoire culturelle avec son propre langage symbolique.
Un artiste est une personne qui exprime, avec les techniques de son temps, un regard critique sur son monde contemporain. Il a le devoir de donner a voir ce qui est esthétiquement beau que de dénoncer ce qui ne va pas dans sa société.

Le peuple reconnaitra alors ou non le monde dans lequel il vit ou celui qui ressemblera le plus à ses aspirations.
L’appropriation des courants artistiques par le pouvoir élitiste en place aura une influence sur le peuple, en lui donnant accès soit à une vision réaliste, soit à une vision utopiste de sa condition contemporaine.

Nous verrons dans l’analyse des courant artistiques à travers les âges comment, dans les temps anciens, le pouvoir dominant en place ne reconnut pas la réalité quotidienne de son peuple, préférant utiliser les oeuvres d’art pour exprimer sa propre grandeur à travers des décors somptueux et narcissiques.

L’accès ultérieur à ces oeuvres par le grand public donna un effet de fascination vis-à-vis de ces oeuvres, dont chacun souhaita avoir accès, et deviendront ainsi des icônes de beauté, des sources d’inspiration pour les artistes nouveaux, ou alors la mise en place de courants totalement opposés à ces canons esthétiques.

Nous constaterons qu’aujourd’hui, l’élite dominante de notre monde artistique contemporain, ayant choisi de faire le choix du « tout mais rien de ce qui était avant », propulse le monde dans un courant générateur de sans cesse nouveau, privant le peuple de tout repère identitaire, ou plutôt l’obligeant à ne pouvoir adhérer qu’en partie à quelques courants artistiques, car devenus trop nombreux pour pouvoir les embrasser tous.

Cette dissociation est révélatrice du manque d’origine, ou du moins de la méconnaissance de cette origine. Elle est également révélatrice de la difficulté de notre société actuelle, qui refuse de vivre au quotidien comme le faisaient les grands-parents, tout en souhaitant garder les mêmes acquis sur le plan matériel.

Ces 50 dernières années, nous avons constaté dans l’art l’utilisation des nouveaux matériaux industriels et outils technologiques, dans cette émergence du « nouveau à tout prix », où les galeristes demandaient aux artistes de donner à voir du jamais vu. Ces aspirations sont toujours d’actualité aujourd’hui, et mettent en avant cette société de productivité industrielle et de consommation à outrance.
Dans les milieux artistiques minoritaires, l’on voit apparaître les originaux, les marginaux, qui vont à contre-courant, préférant être vrais plutôt que riches, recyclant des matériaux de base dans leurs créations artistiques, souvent boudés des galeristes et des magazines spécialisés.

Celui qui a le pouvoir de définir les modes et les codes esthétiques d’une époque et d’une société, détient l’orientation politique, culturelle et historique de cette société.

Sur le plan individuel, celui qui adhère à un courant artistique y trouvera une source de repères culturels sur la base desquels il lui sera possible de construire sa propre réalité intellectuelle et appartenance sociale.

Ganaëlle STRIDE

Psychanalyste, Musicothérapeute et Psycho-Somatothérapeute

La Musicotherapie receptive : les mandalas sonores

La musicothérapie est une thérapie qui cherche à utiliser les potentialités de la musique et du sonore comme support afin de rétablir, maintenir ou améliorer les capacités sociales, mentales et physiques d’une personne.
La musicothérapie, entre dans le champ des thérapies à médiation musicale et diffère des techniques dites « psychomusicales » qui touchent plutôt le domaine de la relaxation.

Séances de musicothérapie réceptive avec l’écoute des mandalas sonores

Les séances proposées sur le site Web-thérapie.fr avec l’écoute des mandalas sonores sont de la forme réceptive.
Définition : 
Un mandala sonore est un outils de Musicothérapie Analytique Transpersonnelle conçu et exercé par le Psychanalyste Michel BON depuis un quart de siècle. Elle offre l’opportunité d’atteindre différentes couches de l’inconscient jusqu’au SOI décrit par Carl Gustave JUNG, qui rejoint le niveau transpersonnel.
Pour tout savoir sur les mandalas sonores, suivez ce lien :

Comment se déroule les séances avec Ganaëlle Stride


Une séance se déroule après avoir été mis en contact lors d’une première télé-consultation. C’est un travail analytique, il est donc nécessaire de faire un point sur l’avancement de sa quête personnelle avec la web-thérapeute. Il ne s’agit pas ici d’atteindre un « objectif thérapeutique précis » mais d’explorer ses processus inconscients, sous-jacents aux mécanismes divers (répétitions de schémas familiaux, recherche de sens, etc.) jusqu’au centre de l’être. On peut parler alors d’analyse transpersonnelle.
Vous n’avez pas besoin d’avoir des symptômes pour faire ce travail accompagné sur vous-même, mais le faire comme une voie de développement personnel.
L’écoute d’un mandala sonore se fait depuis un lien vers une page internet dont l’accès est sécurisé par un identifiant et un mot de passe. En effet, il ne s’agit pas de divulguer des musiques en libre écoute sur le web, mais bien de permettre aux personnes d’avoir un outils spécifiquement choisi pour constituer un mandala sonore de bonne écoute en direct sur votre ordinateur sans avoir de fichier à télécharger.

Composition d’un mandala sonore

Le mandala sonore est composé de 5 phases musicales ou sonores (il peut s’agir simplement de bruits, de sons…). Ces phases durent en moyenne 4 minutes, le mandala sonore durant donc en moyenne de 15 à 25 minutes.
L’écoute se fait en position allongée ou semi-allongée, avec un repose tête. Le mandala s’écoute les yeux fermés (une seule écoute par séance).
Pendant l’écoute, le cerveau se met au repos, les ondes cérébrales se laissent bercer par les ondes musicales (et sonores). La personne qui écoute va vivre ce moment de modification de conscience avec une possible apparition de sensations corporelles et surtout d’images oniriques. C’est un rêve éveillé.
En effet, le corps couché en relaxation se laisse oublier au profit de l’observation attentive de l’expression libre de l’inconscient suscitée par le mandala sonore. Pendant l’écoute, la volonté consciente doit être mise de côté tout en gardant à l’esprit la volonté préalable d’écouter et de ressentir. Avec la pratique, cet état apparait de plus en plus facilement et rapidement.
Après l’écoute, sans parler, vous écrivez vos ressentis physiques et oniriques qui sont apparus pendant l’écoute. Cette restitution écrite est primordiale car outre le fait de ne pas revenir directement dans la parole, le mental, le lien social de la relation, la prise de notes permet de rester dans l’intime du vécu et d’avoir une base objective et complète d’interprétation.
La structure des 5 morceaux assure une happy end. Vous n’interrompez l’écoute qu’en cas de phobie répulsive envers une musique « ce qui est arrivé une seule fois en un quart de siècle de pratique! » précise Michel BON.
Ce n’est qu’après avoir écrit son vécu que vous pourrez essayer d’analyser ce vécu puis de restituer à la web-thérapeute ce qui est apparu, votre ressenti, votre interprétation, ce que vous avez envie de partager…
Il s’agira alors d’avancer vers l’analyse de ce vécu, de ce partage, de la même manière que l’on peut pratiquer l’analyse des rêves endormis.

L’apport de cette approche

L’écoute régulière de mandalas sonores en séances accompagnées permet d’élaborer un travail émotionnel et personnel en profondeur, avec la compréhension des mécanismes inconscients. Les fonctions cognitives comme la mémoire et l’attention sont améliorées. Le cadre est rassurant, le thérapeute aide la personne à fair face à ses émotions, à traverser un temps d’écoute parfois pénible… La production d’images mentales est en déficience chez les personnes dépressives. L’écoute de mandalas sonores, avec l’exercice, permet de stimuler l’imaginal des personnes qui ne parviennent pas à se souvenir de leurs rêves. C’est également un exercice au lâcher prise.
Contre-indication :

L’écoute des mandalas sonores pouvant déclancher des crises par éruption brutale de l’inconscient, cette pratique est déconseillée aux personnes psychotiques. Cette pratique, surtout en solitaire, leur est totalement contre-indiquée.

« Je remercie Michel BON pour ses précieux enseignements
et son aide pour la rédaction de cet article. »
Ganaëlle S. le 18/12/2012

 

Ganaëlle STRIDE

Psychanalyste, Musicothérapeute et Psycho-Somatothérapeute

La theorie des Schemas de Jeffrey Young

La theorie des Schemas de Jeffrey Young

Développée par Jeffrey Young, cette thérapie permet de traiter les problèmes enracinés dans les comportements et dans la personnalité. Cette méthode thérapeutique est surtout adaptée aux personnes qui sont récalcitrantes aux thérapies cognitivo-comportementales (TCC) classiques pour différentes raisons. Ainsi, la thérapie des schémas vous sera tout a fait adaptée si :

  • vous n’êtes pas motivé(e) à suivre des consultations régulièrement
  • n’accomplissez pas les tâches proposées dans les exercices proposés par votre thérapeute
  • vous avez des difficultés à apprendre des stratégies d’auto-contrôle
  • vous n’aimez pas parler de vos émotions, et préférez avoir un certain détachement avec vos ressentis
  • vous êtes plutôt auto-défaitistes, et vous préférez rester sur vos positions plutôt que d’essayer de comprendre un autre point de vue

La thérapie des schémas a pour but de traiter les aspects caractériels chroniques que l’on retrouve dans la dépression, l’anxiété, les troubles du comportement alimentaire, les problèmes de couple, la prévention des rechutes des personnes dépendantes…
La théorie de Young se base sur les schémas précoces d’inadaptation et leur perpétuation.
Qu’est-ce qu’un schéma précoce d’inadaptation (SPI) ?

Un schéma est composé d’un ensemble de croyances. Il s’agit des connaissances de base qui constituent notre compréhension de nous-mêmes, des autres et du monde. Ces connaissances s’élaborent au cours de nos expériences de vie. Il arrive que nous ayons une croyance fausse, pouvant être induite par nous même, une autre personne, un événement mal interprété… Par exemple, nous pouvons croire que nous sommes incapable de nous débrouiller seul. Cette croyance peut être induite par le fait que notre mère nous a surprotégée.. Nous avons tous entendu lors de notre enfance des phrases auxquelles nous avons cru. Il peut s’agir de moqueries «  tu es trop nul ! », ou des phrases comme « tu es méchant » que l’on peut entendre dans la bouche d’un mère lorsque son enfant fait un caprice…

En règle générale, nous avons appris avec le temps que nous ne sommes pas réduit à cela, et que les autres ont tort. Mais il peut arriver cette pensée se soit ancrée inconsciemment en nous, et nous bloque dans notre développement personnel et dans l’élaboration de notre confiance en soi.
Nous allons alors perpétuer ce schéma, soit en le maintenant toujours pour vrai, soit en l’évitant et en adoptant toujours un comportement inverse comme pour nous justifier que « nous ne sommes pas cela », soit en essayant de compenser cette croyance avec d’autres attributs pour tenter de l’intégrer à notre personnalité.

Un schéma précoce d’inadaptation est un modèle ou un thème important et envahissant concernant soi-même et nos relations avec les autres. Il est constitué pendant l’enfance ou l’adolescence, et s’est enrichi tout au long de la vie. Ce schéma est dysfonctionnel, c’est-à-dire qu’il nous amène a a mettre en place dans notre vie des situations qui ne nous correspondent pas, et ainsi nous pousse à vivre des relations difficiles avec d’autres personnes. Ceci nous amène toujours sa revivre des souvenirs, des émotions, des pensées et des sensations corporelles désagréables.
Par exemple, une personne présentant un schéma du sentiment d’abandon éprouvera une détresse importante quand son conjoint ou ses enfants prennent de la distance, car elle vivra un sentiment d’abandon dévastateur même si il n’y a pas d’abandon réellement objectif.
Le risque est que ce sentiment est culpabilisant pour l’autre qui se sent souvent démuni face à la détresse qu’il provoque involontairement, ce qui risque de lui faire prendre encore plus de distance et finalement choisir de quitter effectivement la personne.
Cette exemple montre un fonctionnement d’amplification du schéma, où la personne entre dans un mécanisme de répétition involontaire et inconscient, mais finalement qui lui fera dire que ses craintes étaient réelles, puisqu’elle a effectivement été abandonnée !

Young identifie 18 schémas inadaptés, qui sont sous-jacents à un ou plusieurs troubles de la personnalité.
Plus loin (voir Rigidité des schémas) vous trouverez une description des mécanismes qui contribuent au maintien des schémas de telle sorte que certaines problématiques qui ont leur origine dans l’enfance peuvent se maintenir longtemps dans la vie adulte.

Les 18 schémas de Young tels que présentés par Cottraux et Blackburn, répartis en 5 grandes catégories : 

A/ Schémas précoces de séparation et de rejet

Ils apparaissent lorsque la certitude que nos besoins de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits. Cette certitude a une origine familiale typique : il s’agit de familles où règnent un climat de séparation, avec explosion, changement, rejet, punitions. Les parents sont stricts, froids voire maltraitent l’enfant.

1) Abandon/instabilité
Ce shéma concerne le manque de stabilité ou de fiabilité perçu, de ceux qui offrent soutien et sens de l’appartenance à un groupe. Il s’accompagne du sentiment que les personnes « importantes » ne continueront pas à nous donner leur appui, force ou protection parce qu’elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère), peu fiables, ou ne sont pas toujours présentes (parce qu’elles mourront bientôt ou parce qu’elles nous abandonneront pour quelqu’un de « mieux »).

2) Méfiance/abus
On s’attend à ce que les autres nous fassent souffrir, nous maltraitent, nous humilient, nous mentent, trichent et profitent de nous. En général, la souffrance infligée est perçue comme intentionnelle ou résultant de négligence, est extrême et injustifiable. Ceci peut aussi inclure le sentiment d’être constamment défavorisé par rapport aux autres ou de toujours « tirer la courte paille « .

3) Manque affectif
Lorsque nous avons la certitude que les autres ne donneront pas le soutien affectif dont nous avons besoin. On peut distinguer trois catégories principales :

  • Manque d’apports affectifs : absence d’attention, d’affection, de chaleur, ou d’une présence amicale.
  • Manque d’empathie : absence de quelqu’un de compréhensif qui nous écoute et de quelqu’un à qui parler de soi-même.
  • Manque de protection : absence de quelqu’un de fort qui guide et conseille.

4) Imperfection/honte
On se juge imparfait, « mauvais « , inférieur ou incapable. Le révéler entraînerait la perte de l’affection des autres. Ceci peut inclure l’hypersensibilité aux critiques, à l’abandon et au blâme. Il peut exister une gêne, avec des comparaisons avec les autres et un manque de confiance en soi. On peut ressentir la honte des imperfections perçues, celles-ci peuvent être internes (par exemple : égoïsme, colère, désirs sexuels inacceptables) ou externes (par exemple : défaut physique, gêne sociale).

5) Isolement/aliénation
Le sentiment d’être isolé, coupé du reste du monde, différent des autres et/ou de ne faire partie d’aucun groupe ou communauté.

B/ Schémas précoces de manque d’autonomie et performance

Les exigences vis-à-vis de soi-même et du monde externe ne correspondent pas à la capacité (perçue) de survivre, d’agir indépendamment et d’arriver à une réussite suffisante. Ceci peut être lié à une origine familiale typique : famille « étouffante  » où l’enfant est surprotégé, la confiance en soi est sapée et les relations en dehors de la famille ne sont pas encouragées : il en résulte un déficit d’apprentissage des compétences sociales.

6) Dépendance/incompétence
Croire à sa propre incapacité de faire face seul aux responsabilités journalières (ce qui résulte par exemple, à l’incapacité à prendre soin de soi-même, résoudre les problèmes de tous les jours, faire preuve de bon sens, aborder de nouvelles tâches, prendre des décisions). Alors, on dit souvent,  » je suis incapable de…  »

7) Peur des événements inévitables/incontrôlables
Peur exagérée d’une catastrophe que l’on ne pourra pas éviter. Ces craintes se portent sur une ou plusieurs possibilités:

  • Santé : crise cardiaque, sida
  • Émotions : perte de raison
  • Catastrophe naturelle ou phobie : ascenseurs, crime, avions, tremblement de terre.
  • etc.

8) Surprotection/personnalité atrophiée
Attachement émotionnel excessif à une ou plusieurs personnes, souvent les parents, au détriment d’une adaptation sociale normale. Très souvent, il y a la croyance qu’au moins un des individus ne peut pas survivre à l’autre, ou être heureux sans lui. Nous pouvons avoir le sentiment d’être étouffé(e) par les autres, ou douter de nous-mêmes, de notre propre identité. Sentiment d’être vide, sans but… ou, dans des cas extrêmes, nous questionnons notre propre existence.

9) Échec
Croyance que l’on a échoué, que l’on échouera, que l’on est incapable de réussir aussi bien que les autres (études, carrière, sports, etc.). Souvent, on se juge stupide, inapte, sans talent, ignorant, inférieur(e) aux autres, etc.

C/ Schémas précoces de manque de limites 

Il peut s’agir de manque de limites internes, de manque de responsabilité envers les autres, ou de l’incapacité à soutenir des buts à long terme. Ceci peut mener à des problèmes concernant les droits des autres, ou concernant ses propres objectifs. L’origine familiale typique est à rechercher du côté de parents faibles, trop indulgents, qui ne peuvent faire appliquer la discipline. L’enfant n’est pas encouragé à prendre des responsabilités, à tolérer un certain manque de confort, ou n’est pas suffisamment surveillé et guidé.

10) Droits personnels/dominance
Ceci correspond au besoin de faire, ou d’obtenir, exactement ce que l’on veut sans considérer ce qu’il en coûte aux autres ; ou à une tendance excessive à affirmer sa force, son point de vue et à contrôler les autres à son propre avantage sans considérer leur désir d’autonomie. La personnalité est alors caractérisée par des exigences excessives et un manque général d’empathie.

11) Manque de contrôle de soi/discipline personnelle
Le problème central est l’incapacité ou le refus de contrôle de soi. On ne supporte pas d’être frustré dans nos désirs et on est incapable de modérer l’expression de nos émotions et impulsions. Sous une forme atténuée: on essaie à tout prix d’éviter ce qui est pénible tels que les conflits, les confrontations, les responsabilités et l’effort, au détriment d’un sens de la satisfaction personnelle ou de notre intégrité.

D/ Schémas précoces de dépendance aux autres

Ils correspondent globalement à une importance excessive attachée aux besoins, désirs, réactions des autres, aux dépens de nos propres besoins afin d’obtenir leur affection ou leur approbation, par peur d’être abandonné(e) ou pour éviter les représailles. Fréquemment, il existe une colère refoulée dont on n’est pas conscient. Nous n’avons pas un accès conscient du manque à nos propres sentiments et tendances. L’origine familiale de ce schéma doit être recherchée du côté d’une affection qui relève du conditionnel : pour se sentir aimé de ses parents, pour obtenir leur approbation, l’enfant réprime ses tendances naturelles. Les besoins des parents (affectifs, sociaux, leur style de vie) passent avant les besoins et réactions de l’enfant.

12) Assujettissement
Le comportement, l’expression des émotions, les décisions, sont totalement soumis aux autres parce ce qu’on se sent forcé d’agir ainsi, en général pour éviter colère, représailles ou abandon. Selon nous, nos propres désirs, opinions et sentiments ne comptent pas pour les autres. En général, on montre une docilité excessive mais nous réagissont vivement si on se sent pris au piège. Il existe presque toujours, une colère refoulée contre ceux à qui on se soumet, provoquant des troubles de personnalité (comportement passif/agressif, explosion de colère, symptômes psychosomatiques, troubles affectifs, drogues).

13) Abnégation
Nous avons un souci exagéré de toujours considérer les autres avant nous-mêmes ; cette considération est volontaire. Les raisons sont en général :

  • peur de faire de la peine aux autres
  • pour éviter de se sentir coupable d’égoïsme
  • pour maintenir un contact perçu comme nécessaire aux autres

Ce schéma mène souvent à une hypersensibilité aux souffrances des autres. Nous pouvons éprouver le sentiment que nos propres besoins ne sont jamais satisfaits, d’où un ressentiment envers les autres.

14) Besoin d’approbation
Le problème central est un besoin excessif de l’attention, de l’estime et de l’approbation des autres ; ou faire ce que les autres demandent, que cela corresponde ou non à ce que l’on veut de soi-même. L’estime de soi est formée à partir des réactions des autres et non à partir d’opinions et de valeurs personnelles. Parfois, une importance exagérée est accordée au style de vie, aux apparences, à l’argent, à la concurrence ou à la réussite – être le meilleur, le plus populaire – afin d’obtenir estime ou approbation. Fréquemment, les choix importants de la vie sont faits sans rapport avec nous, ou sont des choix qui n’apporteront pas de satisfaction. Hypersensible au rejet, on envie ceux qui ont mieux réussi.

E/ Schémas précoces de survigilance et inhibition 

Le problème principal est le contrôle exagéré des réactions, des sentiments et des choix pour éviter les erreurs ou pour maintenir des règles personnelles rigides dans notre conduite et dans notre performance, souvent aux dépens d’autres aspects de la vie: plaisirs, loisirs, amis… ou au détriment de notre santé.
Origine familiale typique sans joie : travail, devoir, perfectionnisme, obéissance, éviter les erreurs, sont des considérations beaucoup plus importantes que bonheur, joie, détente. Souvent, pessimisme et anxiété sont apparents : tout pourrait se désagréger si l’on ne se montre pas toujours vigilant.

15) Peur d’événements évitables/négativité
Est au premier plan la crainte exagérée que, dans des contextes divers (travail, situation pécuniaire, relations interpersonnelles), tout va tourner au pire ; ou bien on retrouve une prise en considération fréquente et persistante de tous les aspects négatifs de la vie : souffrance, mort, conflit, culpabilité, ressentiment, problèmes non-résolus, erreurs possibles, etc., qui s’accompagne d’une minimisation ou d’un déni des aspects positifs et optimistes. Souvent, il existe une peur exagérée de commettre des erreurs et la crainte de leurs conséquences : ruine, humiliation, situation intolérable. Nous sommes fréquemment anxieux, pessimistes, mécontents, et souvent indécis.

16) Surcontrôle
Le contrôle excessif des réactions spontanées (actions, sentiments, paroles) est là généralement pour éviter les erreurs, la désapprobation d’autrui, les catastrophes, le chaos ou par peur de ne pouvoir maîtriser nos impulsions. On peut distinguer :

  • La répression de la colère et de l’agressivité
  • Le besoin compulsif d’ordre et de précision
  • La répression d’impulsions positives (joie, affection, excitation sexuelle, jeux)
  • L’adhérence excessive à la routine et au rituel
  • La difficulté à reconnaître ses propres faiblesses, ou à exprimer facilement ses propres sentiments ou besoins.

Souvent ces attitudes sont appliquées aux proches

17) Idéaux exigeants
La conviction que l’on doit s’efforcer d’atteindre et de maintenir un niveau de perfection dans notre comportement ou notre performance représente un idéal destiné à éviter les critiques. Ces exigences amènent à une tension constante; s’arrêter dans nos efforts ou se détendre devient impossible. Une critique constante de soi-même et des autres est effectuée. Par conséquent nous souffrons des déficits de plaisirs, détente, santé, estime de soi, satisfaction personnelle et relations interpersonnelles. On peut distinguer :

  • Le perfectionnisme, importance excessive attachée aux détails et sous-estimation de sa propre performance.
  • Des règles rigides; l’importance du devoir. Ces règles s’appliquent à de nombreux aspects de la vie : morale, culture, religion.
  • Préoccupation constante de temps et d’efficacité : toujours faire plus et mieux.

18) Punition
La tendance à se montrer intolérant, très critique, impatient et à « punir » les autres, et soi-même, si nous n’atteignons pas le niveau de perfection que l’on exige. Ceci entraîne : la difficulté à pardonner les erreurs ou les imperfections – en soi ou chez les autres – ; l’incapacité de considérer les circonstances atténuantes ; et un manque d’empathie, de flexibilité, ou l’incapacité d’admettre un autre point de vue.

LA RIGIDITÉ DES SCHÉMAS 

Lorsque nous somme « en santé », nous ajustons nos schémas (nos croyances) à mesure que nous expérimentons de nouvelles situations, ce qui nous permet de développer des comportements variés, adaptés aux différentes situations.
On parle de Trouble de la Personnalité lorsque nos schémas inadaptés ont tendance à se maintenir.
Young décrit trois types de processus ou de stratégies qui contribuent à ce maintien. Selon qu’une personne met davantage en oeuvre l’un ou l’autre de ces types de processus, elle vit différemment un schéma: elle capitule, fuit ou contre-attaque. La plupart des gens ont recours à un mélange de ces 3 stratégies.

1/ Le maintien des schémas (capitulation):
La personne pense, ressent et réagit selon son schéma. Elle juge incorrectement les gens et les circonstances d’une façon qui renforce les croyances reliées à son schéma. Elle crée des situations et choisit des relations qui entretiennent son schéma. Diverses distorsions cognitives maintiennent les jugements erronés. Par exemple, l’attention sélective consiste à ne voir que les faits qui confirment le schéma.

L’interprétation de la réalité peut être biaisée de façon à se conformer aux schémas. Il est fréquent de recréer et de rechercher les contextes familiers dans lesquels nous avons grandi. Par exemple, la personne qui a le schéma d’imperfection trouve naturel de tolérer des gens qui la critiquent, ce qui maintient son schéma. Elle se comporte de telle sorte qu’on continue à la critiquer et à la déprécier. De même, l’apparente froideur de la personne qui a un schéma d’exclusion influe sur l’accueil que lui font les gens. La personne qui a un schéma d’abandon (croyance qu’elle est toujours susceptible d’être abandonnée) trouve souvent naturel d’investir dans la relation avec un partenaire qui craint de s’engager.

2/ L’évitement des schémas (fuite): 
La personne évite de penser à des questions reliées au schéma et évite les situations qui peuvent activer le schéma et faire vivre des sentiments négatifs de tristesse, de honte, d’anxiété ou de colère. Elle est souvent inconsciente de l’existence de son schéma, mais elle le nie.

La personne avec un sentiment d’imperfection peut fuir l’intimité.
La personne avec un schéma d’exclusion peut fuir les rassemblements, les réunions de travail, les congrès, les fêtes.
La personne ayant le schéma d’échec peut fuir le travail, les études et les nouveaux projets.
La personne avec un schéma de dépendance peut fuir les situations où elle doit faire preuve d’autonomie.

Ces évitements empêchent de tester ses schémas et de les modifier graduellement.

3/ La compensation (contre-attaque):
La personne pense et réagit de façon opposée à son schéma. Cependant ses comportements sont souvent trop extrêmes et contribuent à maintenir son schéma.

Par exemple, la personne avec un schéma de carence affective peut tellement réclamer d’attention qu’elle éloigne les autres et se retrouve encore plus privée d’affection. Une personne peut développer un sentiment de supériorité qui est à l’opposé du sentiment d’imperfection vécu dans l’enfance. Elle peut consacrer beaucoup d’énergie à son prestige et à sa situation sociale et choisir ses relations de façon à se sentir supérieure. Cette contre-attaque empêche toutefois, entre autres, l’intimité.

LA CONSCIENTISATION DES SCHÉMAS 

La personne pour qui un ou des schémas représentent un problème n’en a souvent pas conscience. Soit parce que les croyances associées à ces schémas lui semblent tellement naturelles et évidentes qu’elles ne sont pas remarquées, soit parce qu’elle évite ou contre-attaque (voir La rigidité des schémas).

Toutefois, ces schémas déterminent l’interprétation des situations que la personne vit, c’est-à-dire ce qu’elle se dit au sujet de ces situations. Ces interprétations sont des pensées observables donc plus facilement accessibles à la conscience. Elles sont communément appelées « pensées automatiques ».

Par exemples: « qu’est-ce que les gens vont dire? »; « il faut que tout soit fait à temps »; « comment osent-ils me traiter ainsi? »; « il se désintéresse de moi »; « je ne suis pas capable de rester seule », etc.

Les pensées automatiques manquent souvent d’objectivité. Elles sont logiques par rapport aux croyances sous-jacentes mais elles sont souvent inexactes dans la situation vécue.

Ces interprétations de la réalité déterminent les émotions et les comportements. Par exemple, la personne obsessionnelle-compulsive peut être anxieuse dans une situation où elle craint de ne pas performer assez bien. Ce qui peut l’amener à prendre trop de temps et d’énergie, à dépasser ses limites et à négliger d’autres besoins pour que tout soit parfait dans les moindres détails, etc.. La personne narcissique peut devenir agressive si elle n’obtient pas un traitement de faveur.

C’est l’observation des pensées automatiques, des réactions émotives et des comportements qui peuvent mettre la puce à l’oreille concernant les croyances qui les sous-tendent.
TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ ET SANTÉ MENTALE 

Lorsqu’ils sont activés, les schémas inadaptés provoquent des émotions intenses qui mènent fréquemment, directement ou indirectement, à divers problèmes psychologiques souvent associés aux troubles de la personnalité, tels la dépression, l’anxiété, la panique, la solitude, les relations destructrices, l’abus d’alcool, de drogues, de nourriture et des désordres psychosomatiques. Le plus souvent c’est au sujet de l’un de ces problèmes que la personne souffrant d’un trouble de la personnalité consulte un psychologue ou un médecin.

Références:
– Beck, J.S., Cognitive Therapy of personnality Disorders in P. M. Salkovskis, Frontiers of Cognitive Therapy, Guilford Press, 1996
– Cottraux, J. et Blackburn, I.M.. Thérapies cognitives des troubles de la personnalité. Masson, 1995.
– Young, J.E. et Klosko, J.S., Je réinvente ma vie, Les Éditions de l’Homme, 1995.

Arts-therapies : les formes artistiques utilisees et leurs pratiques

L’art-thérapie est une approche qui utilise diverses expressions (dessin, collage, argile, peinture, écriture, danse, théâtre, musique, chant…) pour donner une forme extérieure à ce qui se joue à l’intérieur de nous. Créant ainsi un dialogue avec l’inconscient, l’art-thérapie nous permet de le rendre plus visible, plus manifeste, et de mieux l’intégrer. C’est aussi l’occasion de rencontrer le créateur qui est en nous, et de le développer dans nos actes quotidiens.

Voici un petit descriptif de ce que propose l’art-thérapie en s’appuyant sur les différentes formes de pratiques artistiques.

L’art du chant

La voix est le reflet de notre être, une « empreinte unique », celle de notre corps et de notre psychisme. C’est le premier moment de notre naissance et qui nous accompagne jusqu’à notre dernier souffle… Il s’agit ici de retrouver le plaisir simple du chant à travers des exercices sonores et respiratoires, et de rencontrer notre voix, notre timbre, « notre identité ». Placer la voix, l’affirmer, permet d’améliorer sa qualité d’écoute et d’apprivoiser ses émotions, de s’affirmer en public.

Il existe des correspondances sonores selon les différents chakras, et le chant peut venir se poser sur une partie du corps correspondante, de la tête aux pieds. L’exercice sur la respiration apprend l’ancrage corporel, le contrôle du souffle, stimule le diaphragme et l’abdomen, travaille l’ancrage dans le bassin et les pieds. Le chant avec les enfants va les stimuler dans l’écoute et la pronociation ; avec les personne âgées c’est un travail sur la mémoire qui s’opère… Alors chantez maintenant !

L’art de la danse

L’accompagnement thérapeutique dans la pratique de la danse inclut ici une approche de conscience corporelle par le mouvement. Il s’agit d’amener la personne vers le lâcher-prise pour plus de fluidité et de créativité. Prendre le temps de sentir et ressentir, d’habiter son propre corps, d’en écouter les rythmes et trouver son équilibre pour se porter dans un mouvement dansé.

La Biodanza est une rencontre avec soi, avec l’autre, avec les autres, dans une dynamique qui s’expérimente en groupe. Les exercices de danse sur des enchainements musicaux stimulent la vitalité et l’energie de vie qui sommeille en nous.

La Danse Orientale va mettre à l’honneur la féminité, en disant OUI au corps, aux sens, aux émotions, aux sentiments et aux partages. Elle permet d’habiter notre espace intérieur, où l’on prend le temps de respirer, de vibrer et d’onduler chaque partie du corps. La morphologie, l’âge, la souplesse importent peu. L’important c’est l’envie de se sentir femme et d’être en contact avec son plaisir.

L’art de la musique

L’écoute passive de la musique est bénéfique pour le développement de la concentration, de la reflexion ou de la méditation. L’écoute de mandalas sonores, qui sont composés de 5 morceaux successifs et différents, est un exercice particulièrement efficace pour les personnes anxieuses, ou lorsque l’on traverse un moment de vie difficile. Les 5 moreceaux de musiques ou de sons différents sont étudiés pour amener le cerveau à produire des ondes cérébrales différentes. Ainsi, en 20 minutes, la personne traverse les ondes produites pas notre cerveau pendant notre sommeil. Il s’agit ensuite de restituer les images, visualisations, sentiments et sensations ressenties pendant l’écoute. Cette restitution pourra faire l’objet d’une analyse ultérieure selon les procédés analytiques classiques d’un rêve.

L’utilisation de la musique est très fréquente en art-thérapie, souvent proposée comme un support sonore pendant une pratique physique : dessin, chant, danse… Il ne s’agit pas pour autant de musico-thérapie à proprement parler.

La musico-thérapie active consiste à jouer concrêtement d’un instrument (tambour, piano, flute, xylophone, etc…) voire d’utiliser son propre corps comme instrument de percussion, ou de sa voix comme mélodie de base, en s’ajustant à son propre rythme, à sa propre vibration. Des exercices en groupe sont très intéressants pour développer l’écoute de soi et des autres. Il s’agit là de « se faire entendre », autant que « d’être entendu ».

L’art du théâtre

Les exercices liés au théâtre vont principalement se pratiquer en groupe. Prendre la parole devant le public, « se mettre sur le devant de la scène », prendre sa place, se positionner et jouer « son propre rôle »… Mais l’objectif est bien de se découvrir à soi-même et non de faire un spectacle de fin d’année.

Les exercices sont principalement liés à de l’improvisation. Très utile pour les constellations familiales, les thérapies de couple, les phobies sociales.

Le travail de la mise en scène est très intéressant, avec la réalisation de son masque et de son costume, dans un travail analytique plus approfondi.

J’inclus ici les ateliers de « clown » qui vont en plus développer l’auto-dérision et l’humour tout en restant attaché à la « vérité de Soi ».

Les Arts plastiques

L’utilisation des arts plastiques sont très présents en art-thérapie. Ils sont principalement utilisés comme matériaux de base sur lesquels seront exprimés les émotions et les sentiments. Dans une approche plus poussée, il est possible de développer le sens esthétique dans un respect de soi et de sa créativité, plutôt que de pousser l’expression négative a tout prix dans le but de détruire ensuite la réalisation obtenue. Là-dessus, beaucoup d’écoles ont des approches différentes.

Le dessin, le collage, la peinture, la craie grasse, sont des supports visuels très bénéfiques pour les personnes qui souffrent de dépression, car elles ont souvent des difficultés à « imaginer » leur avenir. Des exercices doux et médidatifs (mandalas picturaux, observations d’oeuvres d’art, etc.) pourront les amener à développer leur sens de l’observation et ensuite leurs propres images et imagination.

La créativité avec des matériaux de récupération permet d’aboutir à cette constatation : « tout se transforme, même ce qui semble ne plus pouvoir servir à rien. Alors pourquoi pas moi ?  »

L’art de l’écriture

La thérapie par l’écriture est un bon accompagnement des personnes intellectuellement précoces. Faire vivre « en corps » les mots qui définissent les maux, se retrouver en groupe avec d’autres et travailler ensemble sur un projet commun, accorder la précocité avec l’affectivité et l’émotionnel dans des interractions sociales sont toujours bénéfiques.

L’écriture peut également être proposée aux personnes en échec scolaire, comme par exemple des ateliers de Slam. Là aussi, on aborde l’interaction sociale dans un but commun avec un objectif à atteindre, le dépassement de soi et la reconnaissance qui en découle.

L’art culinaire

Une alimentation saine, adaptée à nos besoins et à notre biologie, contribue à maintenir notre capital santé et notre joie de vivre. Garantir notre équilibre et celui de la planète grâce à la production saine et changer nos habitudes de consommation, même avec un petit budget, c’est possible.

Comment réussir un tel challenge ? Des ateliers de groupe où tout le monde apporte ses solutions, ses questions, ses idées, ses bons plans, les mettre en pratique, c’est en créant nos recettes ensemble que peut se produire le changement.

Les autres formes d’Art

La visualisation d’un film, la lecture d’un conte ou d’un récit mythologique, la photographie… sont des supports de base sur lesquels pourront venir s’appuyer des productions plastiques, picturales, la réalisation de marionnettes et de mise en scènes… Ainsi, chaque trait apporté et mis en avant pourra faire l’objet d’un début d’analyse, selon la motivation et le souhait de la personne. En groupe, c’est la dynamique du groupe qui est analysée. Chacun peut ensuite approfondir son analyse personnelle en consultation individuelle.

Un artiste qui pratique une activité créative pourra trouver la possibilité de partager sa pratique et de découvrir celle d’autres artistes, découvrir les motivations différentes de chacun, et apporter leur contribution à l’analyse de la pratique artistique.

 

Psycho-somatothérapeute Arts-thérapeute et Analyste, ma pratique inclut toutes ces formes d’Art selon les descriptions ci-dessus.

Certaines font l’objet de collaboration avec d’autres intervenants artistes ou thérapeutes : danse orientale, art culinaire…

Le Psycho-Tarot: un outil projectif psychanalytique

Le Psycho-Tarot par Hurley & Horler

Ce tarot a été publié en 1974 par Taroco a Sausalita (Californie), il s’agit d’un travail d’une équipe composée de Jack Hurley, Rae Hurley et John Horler, les illustrations étant de ce dernier.

Il se compose de 78 lames en noir et blanc au format 65 x 90 mm. Il se présente sans manuel d’instruction. Seul un livret accompagne le jeu. Les auteurs ayant voulu réduire le rôle du verbal au profit de l’image.

Les auteurs proposent un tirage de treize cartes appelé le tirage en pointe de Diamant dont vous trouverez le schéma dans la notice explicative.

Les treize facettes de la pointe de diamant:

1 Le soleil : le centre de mon monde actuellement.

2 La lune : la face inconnue de la question

3 La terre : moi entre ces deux pôles d’énergie

4 Position de Jupiter : les facteurs favorables

5 Position de Saturne : les difficultés chroniques

6 Position de Vénus : l’idéal d’amour et de beauté

7 Position de Mars : l’agressivité ; la détermination, l’agir

8 Position de mercure : la solution intuitive, le message libérateur

9 Position de Neptune : l’avenir, le futur probable

10 Position d’Uranus : les changements à faire

11 Position de Vesta : les facteurs manquants

12 Position de Pluton : le fond de la question

13 Position du nouvel ascendant : un nouveau départ

 

Ce tirage est le tour d’horizon de la vie intérieure du consultant. Il est très complet et comporte beaucoup d’éléments à analyser. Toutes les facettes doivent se voir en globalité pour commencer afin d’y déceler son énergie principale et ensuite la synthèse par plusieurs paliers. Il s’agit là de se promener de lame en lame, de relever les points similaires et les éventuels antagonismes, les paradoxes, ce qui attire et ce qui repousse.

Ce type de tirage exige que l’on prenne son temps, il se fait occasionnellement, à un anniversaire par exemple, ou bien à une période charnière de questionnement dans la vie du consultant et d’analyse en vue d’un développement personnel.

Par conséquent, il faut compter une heure, voire deux pour le pratiquer sans hâte et entièrement.

Ce jeu peut s’utiliser à plusieurs niveaux.

L’idéogramme ou graphisme d’une idée, transmet d’une façon visuelle le sens de chaque position. L’analyse permet de mieux le retenir.
La direction de l’énergie aurait pu s’appeler aussi le sens de la démarche. Ici nous indiquons au guide plusieurs bénéfices possibles à retirer d’un travail approfondi. Rappelons pour cela les trois types de tarot dont on peut faire lecture.

Le tarot projection, le consultant doit se projeter dans le jeu, dans chaque carte étalée devant lui, prendre conscience des raisonnantes que cela éveille en lui avec la définition de la lame et faire jouer un travail d’analyse intuitive.

Le tarot croissance, qui permet de prendre part au jeu en devenant tel ou tel personnage, à imaginer des dialogues entre les protagonistes des lames, même avec les objets. Mettre en scène le contenu des lames présentes et leur donner une continuation. La direction de l’énergie permet d’intensifier le rapport entre le consultant, le jeu et son subconscient.

Le tarot thérapie, ce dernier se pratique par des thérapeutes confirmés et entraînés. Leur formation leur permet d’utiliser tous les outils pour aller au-delà d’un simple tirage, mais plus à un niveau de subconscient.

Rappel : à chaque étape, répétez : tournez cette carte, décrivez là, dites tout ce qui vous vient à l’esprit, en faisant des liens avec votre vie.

Version originale de 1974 en anglais ou jeu en français disponibles en stock.

Ganaëlle STRIDE

Psychanalyste, Musicothérapeute et Psycho-Somatothérapeute

Relaxation de Schultz

Johannes Heinrich Schultz (1884-1970), d’abord médecin, s’orienta vers la psychiatrie et la psychologie. C’est entre 1905 et 1932 qu’il élabora sa technique basée sur des données physiologiques et psychologiques.

Il s’agit d’une méthode de relaxation par « auto-décontraction concentrative », qui doit être comprise comme un entrainement à l’auto-hypnose permettant une réduction des tensions et du stress.
Cette technique est bénéfique dans l’accompagnement des maladies psychosomatiques la psychothérapie, la médecine du sport et la gestion du stress en permettant la relaxation et la détente.

C’est un protocole très organisé qui se décompose en cinq phases de concentration : pesanteur, chaleur, organique, cœur, respiration. Chacune de ces phases doit être parfaitement acquise par le patient, en répétant les exercices chez lui, avant de passer à la suivante.

Pour pratiquer cette méthode, on prend la position allongée, les bras le long du corps, mains à plat, jambes rapprochées, les pieds légèrement tournées vers l’extérieur.

L’objectif n’est ni une sieste, ni une méditation, ni une recherche d’un état de conscience modifiée. Mais si celle-ci se produit, on l’accueille et on en discute.
Dans ma pratique, je propose 2 cycles de travail :

– Un cycle d’apprentissage de la méthode (environs 10 séances hebdomadaires) :

  • 1 ou 2 séances exploratoires
  • 4 séances musculaires (corps de maîtrise, muscles striés, « cuirasse musculo-caractérielle » de Reich)
    • les bras, on essaye de ressentir la lourdeur
    • Les jambes, on essaye de ressentir la lourdeur
    • Les bras, et on essaye de ressentir la chaleur
    • Les jambes, et on essaye de ressentir la chaleur
  • 4 séances où l’on contacte l’organique (corps de jouissance)
    • respiration calme et profonde
    • ventre (viscère, digestif, sexuel, génital) et sa chaleur
    • coeur, calme et fort
    • front (cerveau), frais
  • 1 séance de bilan, plus personnalisée, où l’on recherche la phrase de détente (courte, simple et toujours positive. L’état de relaxation du corps est proche de ce qui est obtenu en hypnose profonde)

– Un cycle de visualisation de formes, de couleurs…

Il s’agit d’un éveil énergétique, avec visualisation colorée, pouvant être associé à une écoute musicale réceptive (cf : mandalas sonores http://web-therapie.fr/articles?id=13). Ce cycle ne nécessite pas obligatoirement d’avoir appris la méthode de relaxation, mais ne peut pas être pratiqué en état de stress. L’écoute de mandalas sonores, avec la visualisation d’images mentales qu’ils entrainent et la méthode dont ils découlent, peut faire l’objet d’une entrée en approche analytique.
Il est possible que je prenne contact avec le médecin traitant afin de créer un réseau utile à l’accompagnement de la personne.

Une tension musculaire est là pour signaler qu’il y a un problème, une retenue, une peur, ou quelque chose comme une fuite d’énergie pouvant provoquer une plus grande fatigue. Être en bonne santé nécessite de rester à l’écoute de son corps. Les tensions musculaires provoquent une rigidité du corps qui devient de moins en moins sensible. Nous sommes de ce fait de moins en moins à son écoute, et c’est l’entrée dans une boucle. On se sent comme « déconnecté », et cela peut nous fragiliser moralement autant que physiquement.

Le training autogène est une méthode qui permet de réapprendre à écouter son corps, apprendre à lâcher prise, ce qui permet de bénéficier d’un véritable repos physique et mental. Il s’agit également de retrouver confiance dans le lâcher prise, qui peut être source d’angoisse lorsque l’on a fonctionné pendant des années « sur les nerfs ». Une détente profonde peut faire peur car elle peut donner le sentiment de perdre « toute structure »…

Les sensations qui peuvent apparaître pendant les séances sont révélatrices de ce qui se vit dans notre corps :

Exemples de symptômes :

Séance 1 :

– des picotements peuvent être ressentis dans les mains, les bras, les jambes.. Il peut s’agir d’un début d’une spasmophilie qui se produit par une tétanie (état de choc)

– des sursauts (cas de la personne en stress qui lâche trop vite, comme dans les rêves hypnagogiques)….

– ne rien ressentir, voire s’endormir : il s’agit d’un mécanisme de défense, ou d’une entrée rapide en état de conscience modifiée (voir un clivage).

Séance 2 :

La sensation de chaud n’a pas ressenti : s’assurer d’une température ambiante correcte dans la pièce. Sinon, prévoir une couverture pour les prochaines séances.

On peut noter des soucis de latéralité, les sensations ne se faisant que d’un côté (vérifier si il peut s’agir d’un vécu de gaucher contrarié, d’un accident, d’un traumatisme…)

Donc, après le temps de relaxation, le patient, accompagné par le thérapeute, va pouvoir verbaliser sur son vécu, ses ressentis, exprimer des éventuels symptômes (comme ci-dessus) et les évaluer sur une échelle de 1 à 7. Si plusieurs symptômes donnent une description d’un syndrome (post-traumatique) ayant une charge émotionnelle significative, le thérapeute travaillera dessus. Par exemple, s’il est installé avec une pensée négative (« cela n’arrive qu’à moi », « j’attire les ennuis »…) on va peu à peu diminuer cette charge négative et mettre en place une pensée positive (« je ne suis pas responsable de cet accident et je m’en suis bien tiré ») Le patient évalue également ici la position de sa pensée (sur une échelle de 0 à 10)

C’est ainsi que les séances se déroulent, avec une écoute attentive de ce qui se dit dans le corps à mesure que l’on apprend à se relaxer en confiance et en conscience.

 

Echelle d’évaluation des sensations physiques (corps) :

1 2 3 4 5 6 7
Sensation très faible (infime) Sensation légère (brise) Sensation douce (souffle) Sensation moyenne (normale) Sensation supportable (vent) Sensations douloureuse (tempête) Sensation intense (tornade)

 

Echelle d’évaluation des sensations psychiques (esprit/mental) :

0 2 3 4 5
Sommeil profond Sommeil léger Conscience avec des images mentales

(eau des cavernes)

Conscience sans images mentales, mais avec pensées (eaux profondes) Conscience sans pensées et sans sensation corporelle

(eaux d’un lac)

6 7 8 9 10
Présence dans la sensation du corps mais sans recherche de maitrise

(mer du large)

Présence dans le corps avec recherche de maitrise

(haute mer)

Le corps bouge tout seul, sans pouvoir le maitriser

(mer agitée)

Le corps bouillonne

(mer déchainée)

Hyperactivité

(raz de marée)

Psychanalyse de groupe – le reve social

Psychanalyse de groupe – le reve social

Le rêve social, ou « Social Dreaming »: une pratique analytique transpersonnelle.

Description :

La méthode n’est pas Freudienne car il ne s’agit pas de soulever les questions oedipiennes vécues par le rêveur. Un « Rêve Social » se déroule avec plusieurs rêveurs simultanéments, pouvant aller de 6 à 100 personnes, mais en moyenne cela se pratique avec 30 personnes. Il s’agit donc d’une méthode thérapeutique de groupe. Les séances, appelées « Social dreaming matrix », durent 1h. La limite de temps est strictement gardée.

Principe :

Les personnes se positionnent en groupe, assises à même le sol, souvent en cercle. Certains thérapeutes la pratiquent en spirale avec des repères clés concernant les personnes positionnées au centre, en milieu et en sortie de spirale.

Pendant une séances, 3 personnes vont exprimer chacune un rêve. Les rêves sont développés par les membres du groupe. La technique utilisée est l’association libre : chacun est libre de prendre la parole à tout moment pendant la séance. A partir du moment où un rêve est exprimé dans la matrice*, il lui appartient. C’est-à-dire qu’il cesse d’être une propriété personnelle au rêveur, mais qu’il appartient à chaque membre du groupe, pouvant ainsi recouvrir autant de formes d’interprétations possibles qu’il y a de membres.

*Le terme « Matrice » a été introduit dans la psychologie par Foulkes SH.

Objectif :

Le but d’une Social Dreaming Matrix est de transformer la pensée des rêveurs par le biais de la libre asssociation, de manière à établir des liens entre les rêves exprimés pendant la séance. Ainsi ressort au final une nouvelle forme de reflexion et de pensée, amplifiée car appartenant à l‘ensemble du groupe. La prise de connaissance du rêve s’appel « le focus ».

Les connaissances sont de trois sortes :

La connaissance du monde inanimé qui s’exprime à travers les mathématiques, la physique qui consiste à faire usage de métaphores mathématiques et mécaniques, et la logique formelle.

–  La connaissance du monde organique exprimée en biologie qui est liée à l’utilisation de la logique de l’évolution et des métaphores organiques et dialectique.

–   La connaissance du monde personnel, qui est la forme la plus haute et la plus complète de la connaissance car étant liée à la connaissance mutuelle des deux personnes. Cette connaissance personnelle comprend le matériel et l’organique. Ils sont des éléments essentiels de connaissance personnelle, mais la vie personnelle ne peut pas être réduite à eux.

Les deux premiers types sont des connaissances « sur », mais la troisième est la connaissance « de ». La connaissance « de » est arrivée n’est possible qu’à travers la perception des sens, et donc est plus qu’un savoir intellectuelle. A travers les sens, les êtres humains prennent conscience du monde et la cultivent à travers leurs émotions.

Histoire

Social Dreaming a été découvert à l’Institut Tavistock des relations humaines, à Londres, en 1982 par Gordon Lawrence, quand il était membre du personnel scientifique et co-directeur de l’Institut « Education Group Programme » des relations (avec Eric Miller). La pensée de « Social Dreaming » est née de ces expériences. A l’époque il était peu question de rêver dans ce travail. Quand un rêve était exprimé dans une situation de groupe, il n’existait pas de méthode de travail particulier. La méthode Tavistock était principalement axé sur la dynamique des groupes et aux relations d’autorité. ( Wilfred Bion [1961, Publications Tavistock. Londres] ).

Les facteurs de la personnalité des participants ont été jugés comme une affaire privée, pas pour l’examen public. Selon la formulation de Bion, un groupe pourrait être examiné en utilisant deux points de vue, ce qu’il appelait « Œdipe et le Sphinx ».

La première vision consiste à voir le groupe en tant que produit d’appariement des participants, et le second est lié à des problèmes de méthodes et de connaissances scientifiques et qui ont utilisé le groupe pour faire avancer les connaissances concernant l’apprentissage et la compréhension du groupe dans son ensemble. Tavistock a utilisé exclusivement la perspective du Sphinx.

Si les rêves n’ont jamais été utilisés dans un groupe, ils ont toujours éclairé la vie existentielle du groupe, mais la seule méthode disponible était celle d’Œdipe. Gordon Lawrence a estimé que la méthode du rêve-interrogatoire devait être disposé à être en harmonie avec la posture du Sphinx dans le Programme. Ayant étudié l’anthropologique et la littérature concernant les rêves, Gordon Lawrence a découvert le livre de Charlotte Beradt est The Third Reich of Dreams  [1968, Livres Quadrangle, Chicago]. Beradt avait recueilli des rêves d’avant la guerre en Allemagne, à l’aide des médecins généralistes comme source. Elle a découvert que les rêves des patients juifs ne concernaient pas leurs vies intérieures, les conflits personnels, mais se relevaient du milieu social du Troisième Reich d’Hitler qui persécutait la population juive par des moyens de propagande, des demi-vérités et des mensonges.

La méthode du Rêve social pouvait alors prendre forme parce que les traveaux de Charlotte Beradt montrent que les rêves peuvent être utilisés pour éclairer les situations sociales, à condition que la perspective de la connaissance ait été utilisée, et non pas la classique méthode œdipienne.

Dans l’élaboration de la première expérience sur le Rêve social à l’Institut Tavistock, il a été reconnu que l’exploration des rêves devait se faire par le centre. C’est donc pour cette raison que les personnes qui prennent part ont été décrites comme une « matrice », pour le différencier d’un groupe.

Une matrice est un endroit à partir duquel quelque chose grandit, et « Matrix » reconnait l’inconscient, à la fois personnelle et sociale car elle concerne à la fois les sentiments et les émotions des participants qui sont eux-mêmes critiques. Il a été estimé, intuitivement, que si elle a été décrite comme un «groupe», l’invitation serait d’explorer la dynamique du groupe au détriment du processus de rêver. Un groupe est délimité par un univers de sens, mais une matrice rend possible, et peut tolérer, un verset de la « multi-sens ». La pensée divergente est possible dans la Matrice.

La pensée transformatrice

L’idée de matrice, qui s’est tenue dans l’esprit de Social Dreaming, peut être considérée comme une cage de Faraday. Il s’agissait d’un écran métallique que le savant à inventé pour entourer ses expériences dans le but qu’ils seraient libres de toute ingérence étrangère. Dans le cas du Rêve Social, l’interférence serait le groupe et les phénomènes œdipiens, laissant un espace mental à se concentrer sur le contenu du rêve exclusivement. L’idée de « Matrice » a été l’invention pour recevoir les rêves socialement.

L’autre décision était que «l’interprétation», dans le sens classique du terme ne serait pas répondre aux exigences de la tâche principale de la matrice.

L’interprétation est idéale pour la dyade de l’analyse classique, mais avec le grand nombre d’une matrice on a estimé que «l’hypothèse de travail de l’analyse classique» n’était plus pertinente. Une hypothèse de travail est une esquisse de la situation qui peut toujours être remplacé par un autre et que les participants tentent d’arriver à la vérité potentiel du rêve.

Cela vient à propos parce que le rêve dans une matrice est considérée comme un objet à part entière avec ses qualités intellectuelles et spirituelles, appartenant à l’infini. Si le rêve est considéré comme un sujet, le rêveur va se demander : «Qu’est-ce que le rêve signifie pour moi? est-ce que je poursuis le principe de plaisir ou celui d’éviter tout plaisir? »

Une fois qu’un rêve est exprimé dans la matrice, il devient un objet à la propriété de toutes les personnes présentes, en mesure d’être librement associé, capable de devenir un objet qui peut être joué mentalement par les participants.

Une Social Dreaming Matrix composée de personnes hétérogènes va généralement aboutir sur le milieu culturel commun. Quand une Social Dreaming Matrix est convoquée dans un système, comme une entreprise, les participants ont tendance à rêver du système et leurs rôles dans l’entreprise. Souvent, ce qui sera exprimé est le «impensé connu» du système, c’est à dire ce qui ne peut être exprimé dans le système, car il est «secret», mais est reconnu comme un facteur dans l’être du système.

Alastair Bain, qui a identifié la discipline de la socio-analyse, a proposé «l’organisation du rêve» pour capturer ce phénomène.

Mise en pratique :

A l’origine, la méthode est donc Freudienne, et utilisait principalement l’asssociation libre.

Dans ma pratique,
j’introduis l’amplification selon la méthode analytique des rêves de Jung, consistant à revenir régulièrement sur le rêve d’origine (focus) afin d’éviter l’égarement et ainsi d’éviter le non sens.

Qu’est-ce que l’inconscient collectif ? 

Le Rêve Social s’appuie sur l’inconscient collectif, au sens où nous sommes habités de traditions culturelles, familiales, sociales… Le groupe est directement connecté à la culture commune, laquelle nourrit les associations et amplifications des rêves. Pour Jung, l’inconsciente collectif n’est pas une « antité plannant au dessus de nous »! ce n’est pas une réalité transcendante qui nous inspirerait! l’inconscient du groupe n’existe pas! il s’agit d’une communication de groupe qui produit l’inconscient collectif ! L’inconscient collectif est rendu possible par la communication des membres du groupe. Les rêves individuels sont rendus collectifs, les rêves sont inconscients… Ainsi, une Social Draming est à la fois une illustration et une expérience de l’inconscient collectif.

Je prends cette base du Social Dreaming pour travailler au sein d’une équipe, d’une famille ou même d’un couple. En sexothérapie analytique par exemple, le fantasme sexuel remplacera seulement le rêve.

Les rêves initiaux peuvent être très réalistes. Ils opèrent une subdivision de la structure et font entrer dans l’éveil energétique. C’est là que nous allons au-delà de la réalité. Les associations libres sont déjà une première forme d’interprétation, mais cet aspect doit rester mineur et ne doit pas freiner le travail d’association qui se réalise par la mise en commun. C’est pourquoi l’amplification est primoidial car le fait de revenir régulièrement au rêve initial permet de réinterpréter, donnant ainsi un sens « multiple ».

Analyse des rêves sociaux :


Mythe collectif ou métaphore groupale ?

La métaphore analytique doit toujours être un peu provocatrice. Ici, elle doit être archétypale, c’est-à-dire quelque chose qui met en expérience plénière et qui fait lâcher prise.

Le mythe collectif n’est pas inspiré par une réalité transcendante mais elle est une construction commune, à partir de l’inconscient collectif, lequel se fonde sur les idées individuels de chacun des membres du groupe.

Chacun est libre de refuser cette métaphore groupale. Encore une fois, ce n’est pas une réalité transcendantale qui s’impose.

C’est donc une réalisation de groupe donnant une métaphore archétypale qui peut interpeller l’individu, l’émouvoir et éventuellement lui permettre une expérience plénière.

Somathème :

C’est un geste, une position individuelle, rapide, (quelques secondes), qui est dans l’énergie, la métaphore et ne ramène pas au réel. Il est tout à fait différent du psychodrame.

Les écueils à éviter :

Le questionnement sans fin du rêveur.

Ici on ne travaille pas sur le rêveur. On n’analyse pas le rêveur mais le contenu du rêve qui, de surcroît, concerne le groupe. On cherche les polarités principales qui différencient et unissent les trois rêves.

Il faut éviter de rester dans l’anecdote, le détail, et les banalités terre-à-terre. Il faut aller dans le symbole du rêve. Voir tenter d’en dégager un archétype, ce qui plus facile avec un groupe fermé en travail régulier.

Autre risque : s’écarter du rêve sans y revenir.

« Boîte noire » :

Ce terme barbare désigne ce qui se passe dans la tête, c’est-à-dire les fantasmes, la cognition, la pensée. L’objectif ici n’est pas de décortiquer cette boite noire, mais bien d’ouvrir une communication groupale.

Un peu d’antropologie :

Les Aborigènes d’Australie à travers leurs cosmogonie nommée « Dreaming », signifiant « ce qui est en train de se rêver », pratiquent depuis près de 40 000 ans le « social dreaming »… Tout les matins en se levant, ils se racontent leurs rêves. C’est la récurrence de certains, et de l’intrprétation d’autres, ils vont définir ceux qui serotn les plus pertinent pour être reconnus par l’ensemble du gruope et retenus pour intégrer leurs système de croyance, leur mythologie, et être retranscrits sous forme de peinture, de chant et de danse. Ainsi, les thèmes abordés pendant chaque cérémonie sont issus de rêves sociaux retenus par l’ensemble des membres du groupe. Les rêves sont partagés à d’autres groupes, d’auts tribus, lors de cérémonies de mariage, par exemple.

Cet acte est à la fois individuel, groupal, clanique, social, spirituel et … politique! En effet, chaque fois qu’un groupe voyage pour « donner » un rêve sour forme de cérémonie a un autre groupe, et que ce groupe l’accepte et l’intègre a son système propre de cérémonies, cela confère au groupe donneur l’autorisation d’inclure ce territoire dans ses itinéraires afin de se rendre dans d’autes contrées, plus éloignées. Tous les membres de ces deux groupes sont « liés » par ce rêve ritualisé.