Burn out : comment éviter et reconnaître l’épuisement professionnel ?

Considéré par certains spécialistes comme le mal professionnel de notre siècle, le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, combine une profonde fatigue à un sentiment d’échec dans le travail.

Le Burn-out est un état d’épuisement professionnel. Il s’agit d’une surcharge de tension due à un surmenage ou à un mal-être au travail. Cette dernière peut enclencher une crise, suivie d’une maladie. Les personnes concernées ne se rendent en général pas compte qu’elles sont soumises à une forte pression et continuent à vivre de la même manière sans tenir compte des signaux envoyés par le corps et l’esprit. Autrement dit, la personne atteint un point de non-retour et s’effondre…pour mieux repartir ?

QUI PEUT ÊTRE TOUCHÉ PAR LE BURN OUT ?

Les personnes les plus touchées par le Burn-out sont celles qui sont les plus dynamiques, brillantes et impliquées dans leur travail. C’est ce qui étonne souvent : un salarié qui était très enthousiaste et motivé devient soudain épuisé et cynique. Il a tout donné à son travail et a fini par s’oublier… et il veut tellement être dans la performance qu’il refuse de pouvoir être dépassé, et résiste par orgueil.

Certaines professions sont plus exposées à l’épuisement professionnel : le corps médical (médecin, infirmières…) ; les cadres, qui sont souvent soumis à de fortes pressions ; les travailleurs sociaux, qui sont confrontés à des personnes difficiles et qui doivent les gérer sans craquer ; les enseignants ou encore les policiers.

COMMENT LE DÉTECTER LE BURN OUT ?

Souvent, un élément déclencheur donne l’alarme : un accident, un malaise, une maladie… la plupart des gens ayant vécu un burn out racontent qu’ils avaient des douleurs dans la poitrine, ou au dos, qu’ils tombaient… Suzanne Peters (auteure de Burn out), raconte par exemple qu’elle s’est écroulée dans son parking, et qu’elle s’est retrouvée coincée du dos pendant plusieurs semaines. Ces accidents peuvent être le signe qu’il est temps de faire une pause et de se recentrer. L’important est de ne pas passer à côté d’un épuisement professionnel

L’épuisement professionnel est le résultat d’un déséquilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. Il peut arriver lorsque le travail a pris une trop lourde place dans la vie, et ne laisse plus assez de moment pour soi. Les victimes sont tiraillées entre leur envie de penser à elles et leur conscience professionnelle : « Mes enfants m’attendent à la maison, mais j’ai ce dossier à finir… ».

Prises dans une spirale infernale d’une vie à cent à l’heure, les personnes ne s’accordent plus le temps de se poser les bonnes questions, de savoir si elles sont heureuses, ou tout simplement d’être à l’écoute de leurs besoins. D’autres facteurs tels que le manque de valorisation du travail, la trop grosse pression, des objectifs impossibles à réaliser, une mauvaise ambiance ou même une quantité trop peu importante de travail peuvent mener à un Burn-out.

COMMENT RECONNAIT-ON UN BURN OUT ?

Les symptômes de l’épuisement professionnel sont physiques et moraux : vous êtes très fatiguée, stressée, votre travail ne vous intéresse plus, vous avez des sautes d’humeur, et des douleurs physiques… vous êtes peut-être en train de faire un burn out.

Si votre dos vous fait constamment souffrir par exemple, pensez que ce n’est pas pour rien qu’on utilise l’expression « en avoir plein le dos ». D’autres symptômes tels que l’irritabilité ou la colère peuvent être pris en compte.

ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL : ON PEUT S’EN SORTIR

Les travailleurs qui donnent tout à leur emploi oublient souvent (par orgueil peut être) que la terre peut tourner sans eux. C’est une idée difficile à accepter pour certains mais qui peut être salvatrice. Malheureusement (ou pas), personne n’est irremplaçable. Aussi, si vous sentez qu’il est temps de lever le pied, n’hésitez pas. Il est temps d’être attentif à soi-même et de se recentrer sur ses valeurs. Les victimes du burn out peuvent consulter un psychothérapeute, si elles veulent remettre en question leur vie de manière générale, ou un coach, si elles veulent se focaliser sur le domaine professionnel. L’épuisement professionnel peut parfois s’avérer positif : il permet à certains de comprendre que leur vie n’était pas celle qu’ils voulaient vivre, et donc de se recentrer sur d’autres valeurs qui leurs paraissent plus essentielles.

A lire : Le Burn out, de Suzanne Peters & Patrick Mesters

Ganaëlle STRIDE

Psychanalyste, Musicothérapeute et Psycho-Somatothérapeute

Le corps relié à l’esprit : Comment fonctionne la somatothérapie et quels sont ses bienfaits ?

Cette famille de pratiques psychocorporelles donne la parole à nos ressentis physiques pour soulager troubles émotionnels et douleurs chroniques. 

Psychothérapie à médiation corporelle, somatoanalyse, soins de guérison par le toucher… Au cœur des nombreuses formes que peut prendre la somatothérapie, une star et une seule : le corps, tout en sensibilité.

Stress, anxiété, dépression légère, burn-out, inhibition, douleurs chroniques… toute personne qui souffre d’un trouble ou d’un mal être psychique, émotionnel ou physique peut bénéficier d’un soulagement grâce à l’approche inventée par le Dr Richard Meyer. Il y a une quarantaine d’années, le médecin psychiatre, psychanalyste et sociologue réalise à quel point le corps est négligé dans les psychothérapies ; une lacune qui limite l’efficacité de ces dernières.

Dès lors, il œuvre toute sa vie, jusqu’à aujourd’hui, pour faire une place à ce grand oublié des professions de l’accompagnement.

Au fil des ans, il met en place un ensemble de protocoles psychocorporels, consignés dans une quinzaine d’ouvrages. Ces techniques sont synthétisées sous les noms-ombrelles de « somatothérapie » et de « somatoanalyse » (psychanalyse qui intègre le corps, en formule individuelle ou en groupe). Toutes hybrident les principaux courants de la psychothérapie en s’adressant constamment à nos sensations corporelles, qui deviennent, de fait, la médiatrice du soin.

Le corps garde la mémoire de nos émotions refoulées

Fondement de la somatothérapie ? Le corps conserverait rigoureusement les émotions que nous refoulons, comme l’explique avec clarté Francis Lemaire dans son ouvrage Le Corps Mémoire.

Selon le psycho-somatothérapeute, à chaque fois que nous sommes soumis à un événement pénible à vivre, une émotion se soulève. Peur, colère, tristesse… le ressenti peut être si fort pour nous-même ou réprimé par notre entourage que nous « choisissons » de le contenir, de le retenir.

« Face aux difficultés que nous rencontrons dans notre vie relationnelle, professionnelle ou familiale, nous adoptons le plus souvent une stratégie de refus des émotions, de mise à distance affective « , décrit-il.

Serrer la gorge, nouer le ventre, étrangler la colère, ravaler ses larmes etc. Face à l’incapacité de l’être à « digérer » l’émotion, le corps l’engrange, comme une mise en suspens. Ces réflexes musculaires et influx nerveux demeurent ancrés dans la chair (au cœur des fascias, à en croire certains experts). Une mémorisation inconsciente s’accumule ainsi depuis notre plus tendre enfance et même avant, plus subtilement.

Un refoulement émotionnel dicté par les conventions sociales

Ce comportement nous est inculqué massivement, à notre insu. « Dans notre société, l’expression de l’affectivité est souvent réprimée. Cette répression va de pair avec le fait d’exclure de la réalité dite normale une forme de mémoire qui s’exprime prioritairement à partir des sensations corporelles, sans intermédiaire verbal dans un premier temps », constate Francis Lemaire.

On continuerait ainsi à souffrir des blessures que l’on cherche à ignorer. Par exemple, si j’ai incorporé le sentiment ou la sensation que je n’arriverai pas à dire ce que j’ai à dire, ou que je ne serai pas écoutée (parce que c’est comme ça que j’ai appris à connaître le monde) j’ai souvent deux attitudes à ma disposition : soit je me tais, et je continuerai à penser que personne ne m’écoute. Soit, je deviens agressive pour essayer de faire passer ce que je veux dire, mais cela provoque chez l’autre une réaction de défense, il se met sur ses gardes, ce qui l’empêche de m’écouter vraiment.

Dans les deux cas, mon appréhension est confirmée.

Ce n’est pas le monde qui doit changer, mais notre monde intérieur, celui de nos représentations.

Dans cette situation, plutôt que d’accepter le fait de ne pas avoir été entendue un jour, je passe mon temps et mon énergie à vouloir changer le monde, à vouloir faire en sorte que les autres m’écoutent et, comme ça ne change pas, je recommence. « On ne comprend pas tout de suite que ce n’est pas le monde qui doit changer, mais notre monde intérieur, celui de nos représentations. Ces dernières peuvent venir d’un passé très lointain et on n’a pas toujours ni la conscience, ni les mots pour les exprimer », poursuit le thérapeute.

Mais le corps lui, se souvient de tout cela et sa manière de nous faire accéder à la mémoire, c’est de nous faire revivre les situations qu’il n’a pas pu accepter.

Les traumas traversent le psychisme, l’émotionnel puis se nichent dans le corps

Cette vision résonne avec les recherches du célèbre psychanalyste Wilhelm Reich dès la première moitié du XXe siècle. Selon le disciple dissident de Sigmund Freud, nos blocages se cristallisent dans différentes parties du corps, sous forme de « cuirasses » qui se formeraient dès la vie intra-utérine et jusqu’à l’âge adulte.

« Les expériences qui ont marqué notre vie et qui ont créé notre histoire personnelle se sont inscrites d’abord dans notre psychisme pour se transformer en courant d’énergie émotionnelle, puis dans le physique pour s’y loger », abonde Marie Lise Labonté dans son ouvrage Au cœur de notre corps (Éditions de l’Homme).

La psychothérapeute et conférencière a créé la Méthode de Libération des Cuirasses©, fruit de ses recherches sur la relation intime entre le corps et l’esprit. Ce travail psychocorporel mené par elle-même sur elle-même lui aurait permis de guérir d’une maladie dite incurable il y a près de 40 ans.

Libérer l’énergie émotionnelle en laissant la parole au corps

Inutile de nous perdre dans des tentatives d’analyse de nos problèmes (traduisez : par les thérapies uniquement verbales) … « les maux engrangés par le corps continuent à se réactiver à longueur de temps, pour différentes raisons », prévient Barbara Masri, somatothérapeute et auteure de Libérez-vous de vos conflits intérieurs (Le Dauphin). D’après la pro qui exerce depuis 23 ans, comprendre les raisons des douleurs ou du mal-être ne suffit pas à supprimer les sentiments qui se sont enkystés au moment du trauma.

D’autant que ce dernier peut s’étendre sur des années, comme lorsqu’on partage sa vie avec une personne qui nous maltraite. « Sans intégration du corps dans le processus de soin, la thérapie peut virer aux miroirs aux alouettes », regrette-t-elle.

« Je garde de cette séance la prise de conscience choc que le temps ne passe pas sur la douleur. On ne fait que la mettre sous le tapis mais elle reste intacte. »

À l’inverse, un vrai travail sur le corps évite de se réfugier dans le mental. « Il permet de revenir dans la réalité des faits et des ressentis. Quand je pose mes mains sur le corps d’une personne allongée sur la table de travail, elle éprouve un retour à soi immédiat. L’esprit s’arrête à l’endroit où l’on est touché », décrit Barbara Masri. « Les gens sont d’ailleurs nombreux à apprécier le fait d’être moins dispersé en quittant le cabinet ».

Flore, 29 ans, reste bouleversée par sa première séance : « la somatothérapeute qui m’a reçue est d’une très grande douceur. Quand elle pose ses deux mains sur mon ventre, je fonds en larmes immédiatement. Je n’aurais jamais imaginé qu’il soit possible d’être touchée avec autant de respect. À chaque fois qu’elle déplace ses mains, elle me demande ce que je ressens. J’ai des flashs de moments douloureux de mon adolescence ; ces bouffées de souvenirs sont des mélanges d’images et d’émotions », se remémore la jeune femme.

« Je garde de cette séance la prise de conscience choc que le temps ne passe pas sur la douleur. On ne fait que la mettre sous le tapis mais elle reste intacte. J’ai décidé ce jour-là d’aller à la rencontre de mes émotions ».

Ganaëlle STRIDE

Psychanalyste, Musicothérapeute et Psycho-Somatothérapeute

Musicothérapie à Valence (26, Drôme)

Psychothérapeute Humaniste spécialisée en musicothérapie, j’exerce depuis Octobre 2014 dans une Maison d’Accueil Spécialisée auprès de personnes porteuses de lourds handicaps psychomoteurs.  Nous avons mis en place, avec l’équipe encadrante, 2 groupes de 4 personnes chacun, adaptés aux différents besoins des personnes. J’interviens à titre indépendante, pour ces deux groupes et aussi en consultations individuelles pour les personnes qui ne parviennent pas à intégrer un groupe (autisme), ou lorsqu’un membre du groupe nécessite occasionnellement un échange approfondi.

Le premier groupe est dit « réceptif ». Il s’agit de personnes lourdement handicapées physiquement, avec paralysie totale ou très invalidante. La séance est fondée sur l’écoute de différentes sonorités, respectant les principes du mandala sonore, à savoir 5 styles successifs décrits plus précisément dans cet article.

Pendant l’écoute musicale, les personnes sont doucement sollicitées avec de tout petits instruments, qu’elles peuvent effleurer du bout du doigt, afin de rester en lien et en communication avec elles.

Une de mes patientes, atteinte de la maladie de Huntington, parvient à s’apaiser avec des sonorités fluides produites par le bol tibétain, ou avec des bruits blancs proposés avec le bâton de pluie. Lorsque des larmes coulent sur les joues de ma patiente, je chante des mots exprimant ce qui se passe dans l’instant présent, et les émotions s’apaisent, les larmes ne coulent plus. Il m’est arrivé de prêter mon bol tibétain aux aides soignant pour faciliter l’endormissement de la patiente, évitant souvent la prise d’un médicament sédatif, ou à tout le moins permettant d’en diminuer la dose.

Le second groupe est dis « actif », composé de personnes qui parlent et pouvant bouger au moins les deux bras de façon volontaire. Certaines sont en mesure de se lever et de choisir les instruments mis à disposition au centre de la pièce. Les séance sont principalement basées sur l’échange interactif improvisé entre toutes les personne. Tantôt, l’une est mise en avant et écoutée par les autres, tantôt deux membres du groupes échangent, puis nous échangeons tous ensemble, dans une production sonore principalement rythmique et vocale. L’écoute de soi et des autres est au centre de l’activité.

Il est intéressant de constater que ces échanges donnent parfois lieux à des règlements de compte entre certains membres du groupe. Ces règlements de comptes se font de façon non agressive, et j’ai pu constater que les échanges aussi bien sonores que verbaux, permettent de dépasser le sentiment négatif pour développer ensuite une certaine complicité entre les membres concernés. La musique, ou du moins la production musicale, semble avoir permis à ces personnes de s’exprimer ensemble sur un mode pacifiste et social, chose quasiment impossible a faire lorsque les émotions prennent le pas sur les mots et font « dérailler » la parole.

En début de séance les participants sont très enthousiastes. L’introduction de la séance avec un temps de silence et de sonorités fluides avec le bol tibétain (diamètre 30cm, Rè Dièse) permet de faire cesser la logorrhée.

En fin de séance, c’est le didjeridoo (Mi Bémol) qui aide les personnes à revenir centrées sur soi, dans une sonorité basses et apaisantes.

Les interactions musicales permettent la communication car, comme dans le discours naturel, il s’agit d’un échange d’idées imprévisible qui nécessite une collaboration.

Une étude montre que l’improvisation interactive entre deux musiciens se caractérise par l’activation neurologique des zones linguistiques. Ces zones de notre cerveau sont directement impliquées dans le traitement des informations sémantiques du langage.

Voici une étude qui soutien l’hypothèse que le discours musical engage les régions linguistiques du cerveau spécialisées pour le traitement syntaxique, mais n’est pas subordonné au traitement sémantique. Les régions du cerveau qui traitent des informations liées au langage seraient donc en fait imbriquées dans une zone plus large qui concerne la communication en générale.

http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0088665

 

Ganaëlle STRIDE

Psychanalyste, Musicothérapeute et Psycho-Somatothérapeute

La Musicotherapie receptive : les mandalas sonores

La musicothérapie est une thérapie qui cherche à utiliser les potentialités de la musique et du sonore comme support afin de rétablir, maintenir ou améliorer les capacités sociales, mentales et physiques d’une personne.
La musicothérapie, entre dans le champ des thérapies à médiation musicale et diffère des techniques dites « psychomusicales » qui touchent plutôt le domaine de la relaxation.

Séances de musicothérapie réceptive avec l’écoute des mandalas sonores

Les séances proposées sur le site Web-thérapie.fr avec l’écoute des mandalas sonores sont de la forme réceptive.
Définition : 
Un mandala sonore est un outils de Musicothérapie Analytique Transpersonnelle conçu et exercé par le Psychanalyste Michel BON depuis un quart de siècle. Elle offre l’opportunité d’atteindre différentes couches de l’inconscient jusqu’au SOI décrit par Carl Gustave JUNG, qui rejoint le niveau transpersonnel.
Pour tout savoir sur les mandalas sonores, suivez ce lien :

Comment se déroule les séances avec Ganaëlle Stride


Une séance se déroule après avoir été mis en contact lors d’une première télé-consultation. C’est un travail analytique, il est donc nécessaire de faire un point sur l’avancement de sa quête personnelle avec la web-thérapeute. Il ne s’agit pas ici d’atteindre un « objectif thérapeutique précis » mais d’explorer ses processus inconscients, sous-jacents aux mécanismes divers (répétitions de schémas familiaux, recherche de sens, etc.) jusqu’au centre de l’être. On peut parler alors d’analyse transpersonnelle.
Vous n’avez pas besoin d’avoir des symptômes pour faire ce travail accompagné sur vous-même, mais le faire comme une voie de développement personnel.
L’écoute d’un mandala sonore se fait depuis un lien vers une page internet dont l’accès est sécurisé par un identifiant et un mot de passe. En effet, il ne s’agit pas de divulguer des musiques en libre écoute sur le web, mais bien de permettre aux personnes d’avoir un outils spécifiquement choisi pour constituer un mandala sonore de bonne écoute en direct sur votre ordinateur sans avoir de fichier à télécharger.

Composition d’un mandala sonore

Le mandala sonore est composé de 5 phases musicales ou sonores (il peut s’agir simplement de bruits, de sons…). Ces phases durent en moyenne 4 minutes, le mandala sonore durant donc en moyenne de 15 à 25 minutes.
L’écoute se fait en position allongée ou semi-allongée, avec un repose tête. Le mandala s’écoute les yeux fermés (une seule écoute par séance).
Pendant l’écoute, le cerveau se met au repos, les ondes cérébrales se laissent bercer par les ondes musicales (et sonores). La personne qui écoute va vivre ce moment de modification de conscience avec une possible apparition de sensations corporelles et surtout d’images oniriques. C’est un rêve éveillé.
En effet, le corps couché en relaxation se laisse oublier au profit de l’observation attentive de l’expression libre de l’inconscient suscitée par le mandala sonore. Pendant l’écoute, la volonté consciente doit être mise de côté tout en gardant à l’esprit la volonté préalable d’écouter et de ressentir. Avec la pratique, cet état apparait de plus en plus facilement et rapidement.
Après l’écoute, sans parler, vous écrivez vos ressentis physiques et oniriques qui sont apparus pendant l’écoute. Cette restitution écrite est primordiale car outre le fait de ne pas revenir directement dans la parole, le mental, le lien social de la relation, la prise de notes permet de rester dans l’intime du vécu et d’avoir une base objective et complète d’interprétation.
La structure des 5 morceaux assure une happy end. Vous n’interrompez l’écoute qu’en cas de phobie répulsive envers une musique « ce qui est arrivé une seule fois en un quart de siècle de pratique! » précise Michel BON.
Ce n’est qu’après avoir écrit son vécu que vous pourrez essayer d’analyser ce vécu puis de restituer à la web-thérapeute ce qui est apparu, votre ressenti, votre interprétation, ce que vous avez envie de partager…
Il s’agira alors d’avancer vers l’analyse de ce vécu, de ce partage, de la même manière que l’on peut pratiquer l’analyse des rêves endormis.

L’apport de cette approche

L’écoute régulière de mandalas sonores en séances accompagnées permet d’élaborer un travail émotionnel et personnel en profondeur, avec la compréhension des mécanismes inconscients. Les fonctions cognitives comme la mémoire et l’attention sont améliorées. Le cadre est rassurant, le thérapeute aide la personne à fair face à ses émotions, à traverser un temps d’écoute parfois pénible… La production d’images mentales est en déficience chez les personnes dépressives. L’écoute de mandalas sonores, avec l’exercice, permet de stimuler l’imaginal des personnes qui ne parviennent pas à se souvenir de leurs rêves. C’est également un exercice au lâcher prise.
Contre-indication :

L’écoute des mandalas sonores pouvant déclancher des crises par éruption brutale de l’inconscient, cette pratique est déconseillée aux personnes psychotiques. Cette pratique, surtout en solitaire, leur est totalement contre-indiquée.

« Je remercie Michel BON pour ses précieux enseignements
et son aide pour la rédaction de cet article. »
Ganaëlle S. le 18/12/2012

 

Ganaëlle STRIDE

Psychanalyste, Musicothérapeute et Psycho-Somatothérapeute

La theorie des Schemas de Jeffrey Young

La theorie des Schemas de Jeffrey Young

Développée par Jeffrey Young, cette thérapie permet de traiter les problèmes enracinés dans les comportements et dans la personnalité. Cette méthode thérapeutique est surtout adaptée aux personnes qui sont récalcitrantes aux thérapies cognitivo-comportementales (TCC) classiques pour différentes raisons. Ainsi, la thérapie des schémas vous sera tout a fait adaptée si :

  • vous n’êtes pas motivé(e) à suivre des consultations régulièrement
  • n’accomplissez pas les tâches proposées dans les exercices proposés par votre thérapeute
  • vous avez des difficultés à apprendre des stratégies d’auto-contrôle
  • vous n’aimez pas parler de vos émotions, et préférez avoir un certain détachement avec vos ressentis
  • vous êtes plutôt auto-défaitistes, et vous préférez rester sur vos positions plutôt que d’essayer de comprendre un autre point de vue

La thérapie des schémas a pour but de traiter les aspects caractériels chroniques que l’on retrouve dans la dépression, l’anxiété, les troubles du comportement alimentaire, les problèmes de couple, la prévention des rechutes des personnes dépendantes…
La théorie de Young se base sur les schémas précoces d’inadaptation et leur perpétuation.
Qu’est-ce qu’un schéma précoce d’inadaptation (SPI) ?

Un schéma est composé d’un ensemble de croyances. Il s’agit des connaissances de base qui constituent notre compréhension de nous-mêmes, des autres et du monde. Ces connaissances s’élaborent au cours de nos expériences de vie. Il arrive que nous ayons une croyance fausse, pouvant être induite par nous même, une autre personne, un événement mal interprété… Par exemple, nous pouvons croire que nous sommes incapable de nous débrouiller seul. Cette croyance peut être induite par le fait que notre mère nous a surprotégée.. Nous avons tous entendu lors de notre enfance des phrases auxquelles nous avons cru. Il peut s’agir de moqueries «  tu es trop nul ! », ou des phrases comme « tu es méchant » que l’on peut entendre dans la bouche d’un mère lorsque son enfant fait un caprice…

En règle générale, nous avons appris avec le temps que nous ne sommes pas réduit à cela, et que les autres ont tort. Mais il peut arriver cette pensée se soit ancrée inconsciemment en nous, et nous bloque dans notre développement personnel et dans l’élaboration de notre confiance en soi.
Nous allons alors perpétuer ce schéma, soit en le maintenant toujours pour vrai, soit en l’évitant et en adoptant toujours un comportement inverse comme pour nous justifier que « nous ne sommes pas cela », soit en essayant de compenser cette croyance avec d’autres attributs pour tenter de l’intégrer à notre personnalité.

Un schéma précoce d’inadaptation est un modèle ou un thème important et envahissant concernant soi-même et nos relations avec les autres. Il est constitué pendant l’enfance ou l’adolescence, et s’est enrichi tout au long de la vie. Ce schéma est dysfonctionnel, c’est-à-dire qu’il nous amène a a mettre en place dans notre vie des situations qui ne nous correspondent pas, et ainsi nous pousse à vivre des relations difficiles avec d’autres personnes. Ceci nous amène toujours sa revivre des souvenirs, des émotions, des pensées et des sensations corporelles désagréables.
Par exemple, une personne présentant un schéma du sentiment d’abandon éprouvera une détresse importante quand son conjoint ou ses enfants prennent de la distance, car elle vivra un sentiment d’abandon dévastateur même si il n’y a pas d’abandon réellement objectif.
Le risque est que ce sentiment est culpabilisant pour l’autre qui se sent souvent démuni face à la détresse qu’il provoque involontairement, ce qui risque de lui faire prendre encore plus de distance et finalement choisir de quitter effectivement la personne.
Cette exemple montre un fonctionnement d’amplification du schéma, où la personne entre dans un mécanisme de répétition involontaire et inconscient, mais finalement qui lui fera dire que ses craintes étaient réelles, puisqu’elle a effectivement été abandonnée !

Young identifie 18 schémas inadaptés, qui sont sous-jacents à un ou plusieurs troubles de la personnalité.
Plus loin (voir Rigidité des schémas) vous trouverez une description des mécanismes qui contribuent au maintien des schémas de telle sorte que certaines problématiques qui ont leur origine dans l’enfance peuvent se maintenir longtemps dans la vie adulte.

Les 18 schémas de Young tels que présentés par Cottraux et Blackburn, répartis en 5 grandes catégories : 

A/ Schémas précoces de séparation et de rejet

Ils apparaissent lorsque la certitude que nos besoins de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits. Cette certitude a une origine familiale typique : il s’agit de familles où règnent un climat de séparation, avec explosion, changement, rejet, punitions. Les parents sont stricts, froids voire maltraitent l’enfant.

1) Abandon/instabilité
Ce shéma concerne le manque de stabilité ou de fiabilité perçu, de ceux qui offrent soutien et sens de l’appartenance à un groupe. Il s’accompagne du sentiment que les personnes « importantes » ne continueront pas à nous donner leur appui, force ou protection parce qu’elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère), peu fiables, ou ne sont pas toujours présentes (parce qu’elles mourront bientôt ou parce qu’elles nous abandonneront pour quelqu’un de « mieux »).

2) Méfiance/abus
On s’attend à ce que les autres nous fassent souffrir, nous maltraitent, nous humilient, nous mentent, trichent et profitent de nous. En général, la souffrance infligée est perçue comme intentionnelle ou résultant de négligence, est extrême et injustifiable. Ceci peut aussi inclure le sentiment d’être constamment défavorisé par rapport aux autres ou de toujours « tirer la courte paille « .

3) Manque affectif
Lorsque nous avons la certitude que les autres ne donneront pas le soutien affectif dont nous avons besoin. On peut distinguer trois catégories principales :

  • Manque d’apports affectifs : absence d’attention, d’affection, de chaleur, ou d’une présence amicale.
  • Manque d’empathie : absence de quelqu’un de compréhensif qui nous écoute et de quelqu’un à qui parler de soi-même.
  • Manque de protection : absence de quelqu’un de fort qui guide et conseille.

4) Imperfection/honte
On se juge imparfait, « mauvais « , inférieur ou incapable. Le révéler entraînerait la perte de l’affection des autres. Ceci peut inclure l’hypersensibilité aux critiques, à l’abandon et au blâme. Il peut exister une gêne, avec des comparaisons avec les autres et un manque de confiance en soi. On peut ressentir la honte des imperfections perçues, celles-ci peuvent être internes (par exemple : égoïsme, colère, désirs sexuels inacceptables) ou externes (par exemple : défaut physique, gêne sociale).

5) Isolement/aliénation
Le sentiment d’être isolé, coupé du reste du monde, différent des autres et/ou de ne faire partie d’aucun groupe ou communauté.

B/ Schémas précoces de manque d’autonomie et performance

Les exigences vis-à-vis de soi-même et du monde externe ne correspondent pas à la capacité (perçue) de survivre, d’agir indépendamment et d’arriver à une réussite suffisante. Ceci peut être lié à une origine familiale typique : famille « étouffante  » où l’enfant est surprotégé, la confiance en soi est sapée et les relations en dehors de la famille ne sont pas encouragées : il en résulte un déficit d’apprentissage des compétences sociales.

6) Dépendance/incompétence
Croire à sa propre incapacité de faire face seul aux responsabilités journalières (ce qui résulte par exemple, à l’incapacité à prendre soin de soi-même, résoudre les problèmes de tous les jours, faire preuve de bon sens, aborder de nouvelles tâches, prendre des décisions). Alors, on dit souvent,  » je suis incapable de…  »

7) Peur des événements inévitables/incontrôlables
Peur exagérée d’une catastrophe que l’on ne pourra pas éviter. Ces craintes se portent sur une ou plusieurs possibilités:

  • Santé : crise cardiaque, sida
  • Émotions : perte de raison
  • Catastrophe naturelle ou phobie : ascenseurs, crime, avions, tremblement de terre.
  • etc.

8) Surprotection/personnalité atrophiée
Attachement émotionnel excessif à une ou plusieurs personnes, souvent les parents, au détriment d’une adaptation sociale normale. Très souvent, il y a la croyance qu’au moins un des individus ne peut pas survivre à l’autre, ou être heureux sans lui. Nous pouvons avoir le sentiment d’être étouffé(e) par les autres, ou douter de nous-mêmes, de notre propre identité. Sentiment d’être vide, sans but… ou, dans des cas extrêmes, nous questionnons notre propre existence.

9) Échec
Croyance que l’on a échoué, que l’on échouera, que l’on est incapable de réussir aussi bien que les autres (études, carrière, sports, etc.). Souvent, on se juge stupide, inapte, sans talent, ignorant, inférieur(e) aux autres, etc.

C/ Schémas précoces de manque de limites 

Il peut s’agir de manque de limites internes, de manque de responsabilité envers les autres, ou de l’incapacité à soutenir des buts à long terme. Ceci peut mener à des problèmes concernant les droits des autres, ou concernant ses propres objectifs. L’origine familiale typique est à rechercher du côté de parents faibles, trop indulgents, qui ne peuvent faire appliquer la discipline. L’enfant n’est pas encouragé à prendre des responsabilités, à tolérer un certain manque de confort, ou n’est pas suffisamment surveillé et guidé.

10) Droits personnels/dominance
Ceci correspond au besoin de faire, ou d’obtenir, exactement ce que l’on veut sans considérer ce qu’il en coûte aux autres ; ou à une tendance excessive à affirmer sa force, son point de vue et à contrôler les autres à son propre avantage sans considérer leur désir d’autonomie. La personnalité est alors caractérisée par des exigences excessives et un manque général d’empathie.

11) Manque de contrôle de soi/discipline personnelle
Le problème central est l’incapacité ou le refus de contrôle de soi. On ne supporte pas d’être frustré dans nos désirs et on est incapable de modérer l’expression de nos émotions et impulsions. Sous une forme atténuée: on essaie à tout prix d’éviter ce qui est pénible tels que les conflits, les confrontations, les responsabilités et l’effort, au détriment d’un sens de la satisfaction personnelle ou de notre intégrité.

D/ Schémas précoces de dépendance aux autres

Ils correspondent globalement à une importance excessive attachée aux besoins, désirs, réactions des autres, aux dépens de nos propres besoins afin d’obtenir leur affection ou leur approbation, par peur d’être abandonné(e) ou pour éviter les représailles. Fréquemment, il existe une colère refoulée dont on n’est pas conscient. Nous n’avons pas un accès conscient du manque à nos propres sentiments et tendances. L’origine familiale de ce schéma doit être recherchée du côté d’une affection qui relève du conditionnel : pour se sentir aimé de ses parents, pour obtenir leur approbation, l’enfant réprime ses tendances naturelles. Les besoins des parents (affectifs, sociaux, leur style de vie) passent avant les besoins et réactions de l’enfant.

12) Assujettissement
Le comportement, l’expression des émotions, les décisions, sont totalement soumis aux autres parce ce qu’on se sent forcé d’agir ainsi, en général pour éviter colère, représailles ou abandon. Selon nous, nos propres désirs, opinions et sentiments ne comptent pas pour les autres. En général, on montre une docilité excessive mais nous réagissont vivement si on se sent pris au piège. Il existe presque toujours, une colère refoulée contre ceux à qui on se soumet, provoquant des troubles de personnalité (comportement passif/agressif, explosion de colère, symptômes psychosomatiques, troubles affectifs, drogues).

13) Abnégation
Nous avons un souci exagéré de toujours considérer les autres avant nous-mêmes ; cette considération est volontaire. Les raisons sont en général :

  • peur de faire de la peine aux autres
  • pour éviter de se sentir coupable d’égoïsme
  • pour maintenir un contact perçu comme nécessaire aux autres

Ce schéma mène souvent à une hypersensibilité aux souffrances des autres. Nous pouvons éprouver le sentiment que nos propres besoins ne sont jamais satisfaits, d’où un ressentiment envers les autres.

14) Besoin d’approbation
Le problème central est un besoin excessif de l’attention, de l’estime et de l’approbation des autres ; ou faire ce que les autres demandent, que cela corresponde ou non à ce que l’on veut de soi-même. L’estime de soi est formée à partir des réactions des autres et non à partir d’opinions et de valeurs personnelles. Parfois, une importance exagérée est accordée au style de vie, aux apparences, à l’argent, à la concurrence ou à la réussite – être le meilleur, le plus populaire – afin d’obtenir estime ou approbation. Fréquemment, les choix importants de la vie sont faits sans rapport avec nous, ou sont des choix qui n’apporteront pas de satisfaction. Hypersensible au rejet, on envie ceux qui ont mieux réussi.

E/ Schémas précoces de survigilance et inhibition 

Le problème principal est le contrôle exagéré des réactions, des sentiments et des choix pour éviter les erreurs ou pour maintenir des règles personnelles rigides dans notre conduite et dans notre performance, souvent aux dépens d’autres aspects de la vie: plaisirs, loisirs, amis… ou au détriment de notre santé.
Origine familiale typique sans joie : travail, devoir, perfectionnisme, obéissance, éviter les erreurs, sont des considérations beaucoup plus importantes que bonheur, joie, détente. Souvent, pessimisme et anxiété sont apparents : tout pourrait se désagréger si l’on ne se montre pas toujours vigilant.

15) Peur d’événements évitables/négativité
Est au premier plan la crainte exagérée que, dans des contextes divers (travail, situation pécuniaire, relations interpersonnelles), tout va tourner au pire ; ou bien on retrouve une prise en considération fréquente et persistante de tous les aspects négatifs de la vie : souffrance, mort, conflit, culpabilité, ressentiment, problèmes non-résolus, erreurs possibles, etc., qui s’accompagne d’une minimisation ou d’un déni des aspects positifs et optimistes. Souvent, il existe une peur exagérée de commettre des erreurs et la crainte de leurs conséquences : ruine, humiliation, situation intolérable. Nous sommes fréquemment anxieux, pessimistes, mécontents, et souvent indécis.

16) Surcontrôle
Le contrôle excessif des réactions spontanées (actions, sentiments, paroles) est là généralement pour éviter les erreurs, la désapprobation d’autrui, les catastrophes, le chaos ou par peur de ne pouvoir maîtriser nos impulsions. On peut distinguer :

  • La répression de la colère et de l’agressivité
  • Le besoin compulsif d’ordre et de précision
  • La répression d’impulsions positives (joie, affection, excitation sexuelle, jeux)
  • L’adhérence excessive à la routine et au rituel
  • La difficulté à reconnaître ses propres faiblesses, ou à exprimer facilement ses propres sentiments ou besoins.

Souvent ces attitudes sont appliquées aux proches

17) Idéaux exigeants
La conviction que l’on doit s’efforcer d’atteindre et de maintenir un niveau de perfection dans notre comportement ou notre performance représente un idéal destiné à éviter les critiques. Ces exigences amènent à une tension constante; s’arrêter dans nos efforts ou se détendre devient impossible. Une critique constante de soi-même et des autres est effectuée. Par conséquent nous souffrons des déficits de plaisirs, détente, santé, estime de soi, satisfaction personnelle et relations interpersonnelles. On peut distinguer :

  • Le perfectionnisme, importance excessive attachée aux détails et sous-estimation de sa propre performance.
  • Des règles rigides; l’importance du devoir. Ces règles s’appliquent à de nombreux aspects de la vie : morale, culture, religion.
  • Préoccupation constante de temps et d’efficacité : toujours faire plus et mieux.

18) Punition
La tendance à se montrer intolérant, très critique, impatient et à « punir » les autres, et soi-même, si nous n’atteignons pas le niveau de perfection que l’on exige. Ceci entraîne : la difficulté à pardonner les erreurs ou les imperfections – en soi ou chez les autres – ; l’incapacité de considérer les circonstances atténuantes ; et un manque d’empathie, de flexibilité, ou l’incapacité d’admettre un autre point de vue.

LA RIGIDITÉ DES SCHÉMAS 

Lorsque nous somme « en santé », nous ajustons nos schémas (nos croyances) à mesure que nous expérimentons de nouvelles situations, ce qui nous permet de développer des comportements variés, adaptés aux différentes situations.
On parle de Trouble de la Personnalité lorsque nos schémas inadaptés ont tendance à se maintenir.
Young décrit trois types de processus ou de stratégies qui contribuent à ce maintien. Selon qu’une personne met davantage en oeuvre l’un ou l’autre de ces types de processus, elle vit différemment un schéma: elle capitule, fuit ou contre-attaque. La plupart des gens ont recours à un mélange de ces 3 stratégies.

1/ Le maintien des schémas (capitulation):
La personne pense, ressent et réagit selon son schéma. Elle juge incorrectement les gens et les circonstances d’une façon qui renforce les croyances reliées à son schéma. Elle crée des situations et choisit des relations qui entretiennent son schéma. Diverses distorsions cognitives maintiennent les jugements erronés. Par exemple, l’attention sélective consiste à ne voir que les faits qui confirment le schéma.

L’interprétation de la réalité peut être biaisée de façon à se conformer aux schémas. Il est fréquent de recréer et de rechercher les contextes familiers dans lesquels nous avons grandi. Par exemple, la personne qui a le schéma d’imperfection trouve naturel de tolérer des gens qui la critiquent, ce qui maintient son schéma. Elle se comporte de telle sorte qu’on continue à la critiquer et à la déprécier. De même, l’apparente froideur de la personne qui a un schéma d’exclusion influe sur l’accueil que lui font les gens. La personne qui a un schéma d’abandon (croyance qu’elle est toujours susceptible d’être abandonnée) trouve souvent naturel d’investir dans la relation avec un partenaire qui craint de s’engager.

2/ L’évitement des schémas (fuite): 
La personne évite de penser à des questions reliées au schéma et évite les situations qui peuvent activer le schéma et faire vivre des sentiments négatifs de tristesse, de honte, d’anxiété ou de colère. Elle est souvent inconsciente de l’existence de son schéma, mais elle le nie.

La personne avec un sentiment d’imperfection peut fuir l’intimité.
La personne avec un schéma d’exclusion peut fuir les rassemblements, les réunions de travail, les congrès, les fêtes.
La personne ayant le schéma d’échec peut fuir le travail, les études et les nouveaux projets.
La personne avec un schéma de dépendance peut fuir les situations où elle doit faire preuve d’autonomie.

Ces évitements empêchent de tester ses schémas et de les modifier graduellement.

3/ La compensation (contre-attaque):
La personne pense et réagit de façon opposée à son schéma. Cependant ses comportements sont souvent trop extrêmes et contribuent à maintenir son schéma.

Par exemple, la personne avec un schéma de carence affective peut tellement réclamer d’attention qu’elle éloigne les autres et se retrouve encore plus privée d’affection. Une personne peut développer un sentiment de supériorité qui est à l’opposé du sentiment d’imperfection vécu dans l’enfance. Elle peut consacrer beaucoup d’énergie à son prestige et à sa situation sociale et choisir ses relations de façon à se sentir supérieure. Cette contre-attaque empêche toutefois, entre autres, l’intimité.

LA CONSCIENTISATION DES SCHÉMAS 

La personne pour qui un ou des schémas représentent un problème n’en a souvent pas conscience. Soit parce que les croyances associées à ces schémas lui semblent tellement naturelles et évidentes qu’elles ne sont pas remarquées, soit parce qu’elle évite ou contre-attaque (voir La rigidité des schémas).

Toutefois, ces schémas déterminent l’interprétation des situations que la personne vit, c’est-à-dire ce qu’elle se dit au sujet de ces situations. Ces interprétations sont des pensées observables donc plus facilement accessibles à la conscience. Elles sont communément appelées « pensées automatiques ».

Par exemples: « qu’est-ce que les gens vont dire? »; « il faut que tout soit fait à temps »; « comment osent-ils me traiter ainsi? »; « il se désintéresse de moi »; « je ne suis pas capable de rester seule », etc.

Les pensées automatiques manquent souvent d’objectivité. Elles sont logiques par rapport aux croyances sous-jacentes mais elles sont souvent inexactes dans la situation vécue.

Ces interprétations de la réalité déterminent les émotions et les comportements. Par exemple, la personne obsessionnelle-compulsive peut être anxieuse dans une situation où elle craint de ne pas performer assez bien. Ce qui peut l’amener à prendre trop de temps et d’énergie, à dépasser ses limites et à négliger d’autres besoins pour que tout soit parfait dans les moindres détails, etc.. La personne narcissique peut devenir agressive si elle n’obtient pas un traitement de faveur.

C’est l’observation des pensées automatiques, des réactions émotives et des comportements qui peuvent mettre la puce à l’oreille concernant les croyances qui les sous-tendent.
TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ ET SANTÉ MENTALE 

Lorsqu’ils sont activés, les schémas inadaptés provoquent des émotions intenses qui mènent fréquemment, directement ou indirectement, à divers problèmes psychologiques souvent associés aux troubles de la personnalité, tels la dépression, l’anxiété, la panique, la solitude, les relations destructrices, l’abus d’alcool, de drogues, de nourriture et des désordres psychosomatiques. Le plus souvent c’est au sujet de l’un de ces problèmes que la personne souffrant d’un trouble de la personnalité consulte un psychologue ou un médecin.

Références:
– Beck, J.S., Cognitive Therapy of personnality Disorders in P. M. Salkovskis, Frontiers of Cognitive Therapy, Guilford Press, 1996
– Cottraux, J. et Blackburn, I.M.. Thérapies cognitives des troubles de la personnalité. Masson, 1995.
– Young, J.E. et Klosko, J.S., Je réinvente ma vie, Les Éditions de l’Homme, 1995.

Arts-therapies : les formes artistiques utilisees et leurs pratiques

L’art-thérapie est une approche qui utilise diverses expressions (dessin, collage, argile, peinture, écriture, danse, théâtre, musique, chant…) pour donner une forme extérieure à ce qui se joue à l’intérieur de nous. Créant ainsi un dialogue avec l’inconscient, l’art-thérapie nous permet de le rendre plus visible, plus manifeste, et de mieux l’intégrer. C’est aussi l’occasion de rencontrer le créateur qui est en nous, et de le développer dans nos actes quotidiens.

Voici un petit descriptif de ce que propose l’art-thérapie en s’appuyant sur les différentes formes de pratiques artistiques.

L’art du chant

La voix est le reflet de notre être, une « empreinte unique », celle de notre corps et de notre psychisme. C’est le premier moment de notre naissance et qui nous accompagne jusqu’à notre dernier souffle… Il s’agit ici de retrouver le plaisir simple du chant à travers des exercices sonores et respiratoires, et de rencontrer notre voix, notre timbre, « notre identité ». Placer la voix, l’affirmer, permet d’améliorer sa qualité d’écoute et d’apprivoiser ses émotions, de s’affirmer en public.

Il existe des correspondances sonores selon les différents chakras, et le chant peut venir se poser sur une partie du corps correspondante, de la tête aux pieds. L’exercice sur la respiration apprend l’ancrage corporel, le contrôle du souffle, stimule le diaphragme et l’abdomen, travaille l’ancrage dans le bassin et les pieds. Le chant avec les enfants va les stimuler dans l’écoute et la pronociation ; avec les personne âgées c’est un travail sur la mémoire qui s’opère… Alors chantez maintenant !

L’art de la danse

L’accompagnement thérapeutique dans la pratique de la danse inclut ici une approche de conscience corporelle par le mouvement. Il s’agit d’amener la personne vers le lâcher-prise pour plus de fluidité et de créativité. Prendre le temps de sentir et ressentir, d’habiter son propre corps, d’en écouter les rythmes et trouver son équilibre pour se porter dans un mouvement dansé.

La Biodanza est une rencontre avec soi, avec l’autre, avec les autres, dans une dynamique qui s’expérimente en groupe. Les exercices de danse sur des enchainements musicaux stimulent la vitalité et l’energie de vie qui sommeille en nous.

La Danse Orientale va mettre à l’honneur la féminité, en disant OUI au corps, aux sens, aux émotions, aux sentiments et aux partages. Elle permet d’habiter notre espace intérieur, où l’on prend le temps de respirer, de vibrer et d’onduler chaque partie du corps. La morphologie, l’âge, la souplesse importent peu. L’important c’est l’envie de se sentir femme et d’être en contact avec son plaisir.

L’art de la musique

L’écoute passive de la musique est bénéfique pour le développement de la concentration, de la reflexion ou de la méditation. L’écoute de mandalas sonores, qui sont composés de 5 morceaux successifs et différents, est un exercice particulièrement efficace pour les personnes anxieuses, ou lorsque l’on traverse un moment de vie difficile. Les 5 moreceaux de musiques ou de sons différents sont étudiés pour amener le cerveau à produire des ondes cérébrales différentes. Ainsi, en 20 minutes, la personne traverse les ondes produites pas notre cerveau pendant notre sommeil. Il s’agit ensuite de restituer les images, visualisations, sentiments et sensations ressenties pendant l’écoute. Cette restitution pourra faire l’objet d’une analyse ultérieure selon les procédés analytiques classiques d’un rêve.

L’utilisation de la musique est très fréquente en art-thérapie, souvent proposée comme un support sonore pendant une pratique physique : dessin, chant, danse… Il ne s’agit pas pour autant de musico-thérapie à proprement parler.

La musico-thérapie active consiste à jouer concrêtement d’un instrument (tambour, piano, flute, xylophone, etc…) voire d’utiliser son propre corps comme instrument de percussion, ou de sa voix comme mélodie de base, en s’ajustant à son propre rythme, à sa propre vibration. Des exercices en groupe sont très intéressants pour développer l’écoute de soi et des autres. Il s’agit là de « se faire entendre », autant que « d’être entendu ».

L’art du théâtre

Les exercices liés au théâtre vont principalement se pratiquer en groupe. Prendre la parole devant le public, « se mettre sur le devant de la scène », prendre sa place, se positionner et jouer « son propre rôle »… Mais l’objectif est bien de se découvrir à soi-même et non de faire un spectacle de fin d’année.

Les exercices sont principalement liés à de l’improvisation. Très utile pour les constellations familiales, les thérapies de couple, les phobies sociales.

Le travail de la mise en scène est très intéressant, avec la réalisation de son masque et de son costume, dans un travail analytique plus approfondi.

J’inclus ici les ateliers de « clown » qui vont en plus développer l’auto-dérision et l’humour tout en restant attaché à la « vérité de Soi ».

Les Arts plastiques

L’utilisation des arts plastiques sont très présents en art-thérapie. Ils sont principalement utilisés comme matériaux de base sur lesquels seront exprimés les émotions et les sentiments. Dans une approche plus poussée, il est possible de développer le sens esthétique dans un respect de soi et de sa créativité, plutôt que de pousser l’expression négative a tout prix dans le but de détruire ensuite la réalisation obtenue. Là-dessus, beaucoup d’écoles ont des approches différentes.

Le dessin, le collage, la peinture, la craie grasse, sont des supports visuels très bénéfiques pour les personnes qui souffrent de dépression, car elles ont souvent des difficultés à « imaginer » leur avenir. Des exercices doux et médidatifs (mandalas picturaux, observations d’oeuvres d’art, etc.) pourront les amener à développer leur sens de l’observation et ensuite leurs propres images et imagination.

La créativité avec des matériaux de récupération permet d’aboutir à cette constatation : « tout se transforme, même ce qui semble ne plus pouvoir servir à rien. Alors pourquoi pas moi ?  »

L’art de l’écriture

La thérapie par l’écriture est un bon accompagnement des personnes intellectuellement précoces. Faire vivre « en corps » les mots qui définissent les maux, se retrouver en groupe avec d’autres et travailler ensemble sur un projet commun, accorder la précocité avec l’affectivité et l’émotionnel dans des interractions sociales sont toujours bénéfiques.

L’écriture peut également être proposée aux personnes en échec scolaire, comme par exemple des ateliers de Slam. Là aussi, on aborde l’interaction sociale dans un but commun avec un objectif à atteindre, le dépassement de soi et la reconnaissance qui en découle.

L’art culinaire

Une alimentation saine, adaptée à nos besoins et à notre biologie, contribue à maintenir notre capital santé et notre joie de vivre. Garantir notre équilibre et celui de la planète grâce à la production saine et changer nos habitudes de consommation, même avec un petit budget, c’est possible.

Comment réussir un tel challenge ? Des ateliers de groupe où tout le monde apporte ses solutions, ses questions, ses idées, ses bons plans, les mettre en pratique, c’est en créant nos recettes ensemble que peut se produire le changement.

Les autres formes d’Art

La visualisation d’un film, la lecture d’un conte ou d’un récit mythologique, la photographie… sont des supports de base sur lesquels pourront venir s’appuyer des productions plastiques, picturales, la réalisation de marionnettes et de mise en scènes… Ainsi, chaque trait apporté et mis en avant pourra faire l’objet d’un début d’analyse, selon la motivation et le souhait de la personne. En groupe, c’est la dynamique du groupe qui est analysée. Chacun peut ensuite approfondir son analyse personnelle en consultation individuelle.

Un artiste qui pratique une activité créative pourra trouver la possibilité de partager sa pratique et de découvrir celle d’autres artistes, découvrir les motivations différentes de chacun, et apporter leur contribution à l’analyse de la pratique artistique.

 

Psycho-somatothérapeute Arts-thérapeute et Analyste, ma pratique inclut toutes ces formes d’Art selon les descriptions ci-dessus.

Certaines font l’objet de collaboration avec d’autres intervenants artistes ou thérapeutes : danse orientale, art culinaire…

Le Psycho-Tarot: un outil projectif psychanalytique

Le Psycho-Tarot par Hurley & Horler

Ce tarot a été publié en 1974 par Taroco a Sausalita (Californie), il s’agit d’un travail d’une équipe composée de Jack Hurley, Rae Hurley et John Horler, les illustrations étant de ce dernier.

Il se compose de 78 lames en noir et blanc au format 65 x 90 mm. Il se présente sans manuel d’instruction. Seul un livret accompagne le jeu. Les auteurs ayant voulu réduire le rôle du verbal au profit de l’image.

Les auteurs proposent un tirage de treize cartes appelé le tirage en pointe de Diamant dont vous trouverez le schéma dans la notice explicative.

Les treize facettes de la pointe de diamant:

1 Le soleil : le centre de mon monde actuellement.

2 La lune : la face inconnue de la question

3 La terre : moi entre ces deux pôles d’énergie

4 Position de Jupiter : les facteurs favorables

5 Position de Saturne : les difficultés chroniques

6 Position de Vénus : l’idéal d’amour et de beauté

7 Position de Mars : l’agressivité ; la détermination, l’agir

8 Position de mercure : la solution intuitive, le message libérateur

9 Position de Neptune : l’avenir, le futur probable

10 Position d’Uranus : les changements à faire

11 Position de Vesta : les facteurs manquants

12 Position de Pluton : le fond de la question

13 Position du nouvel ascendant : un nouveau départ

 

Ce tirage est le tour d’horizon de la vie intérieure du consultant. Il est très complet et comporte beaucoup d’éléments à analyser. Toutes les facettes doivent se voir en globalité pour commencer afin d’y déceler son énergie principale et ensuite la synthèse par plusieurs paliers. Il s’agit là de se promener de lame en lame, de relever les points similaires et les éventuels antagonismes, les paradoxes, ce qui attire et ce qui repousse.

Ce type de tirage exige que l’on prenne son temps, il se fait occasionnellement, à un anniversaire par exemple, ou bien à une période charnière de questionnement dans la vie du consultant et d’analyse en vue d’un développement personnel.

Par conséquent, il faut compter une heure, voire deux pour le pratiquer sans hâte et entièrement.

Ce jeu peut s’utiliser à plusieurs niveaux.

L’idéogramme ou graphisme d’une idée, transmet d’une façon visuelle le sens de chaque position. L’analyse permet de mieux le retenir.
La direction de l’énergie aurait pu s’appeler aussi le sens de la démarche. Ici nous indiquons au guide plusieurs bénéfices possibles à retirer d’un travail approfondi. Rappelons pour cela les trois types de tarot dont on peut faire lecture.

Le tarot projection, le consultant doit se projeter dans le jeu, dans chaque carte étalée devant lui, prendre conscience des raisonnantes que cela éveille en lui avec la définition de la lame et faire jouer un travail d’analyse intuitive.

Le tarot croissance, qui permet de prendre part au jeu en devenant tel ou tel personnage, à imaginer des dialogues entre les protagonistes des lames, même avec les objets. Mettre en scène le contenu des lames présentes et leur donner une continuation. La direction de l’énergie permet d’intensifier le rapport entre le consultant, le jeu et son subconscient.

Le tarot thérapie, ce dernier se pratique par des thérapeutes confirmés et entraînés. Leur formation leur permet d’utiliser tous les outils pour aller au-delà d’un simple tirage, mais plus à un niveau de subconscient.

Rappel : à chaque étape, répétez : tournez cette carte, décrivez là, dites tout ce qui vous vient à l’esprit, en faisant des liens avec votre vie.

Version originale de 1974 en anglais ou jeu en français disponibles en stock.

Ganaëlle STRIDE

Psychanalyste, Musicothérapeute et Psycho-Somatothérapeute

Art-Therapie de couple

Art-Therapie de couple

« Si je me sens constamment concerné(e) par ce que vit mon (ma) partenaire, je ne peux jamais lâcher prise ».

La sexualité et l’affect ont une place prépondérante dans le « suicide ». Le mot « suicide » vient du latin sui « soi » et cidium « acte de tuer ». Il s’agit de l’acte délibéré de mettre fin à sa propre vie. Hors, l’extase sexuelle n’est-elle pas considérée comme une « petite mort » ?

Winnicott relève le fait qu’il arrive que des enfants, ou des adolescents, utilisent une autre personne (ou un animal) transitionnelle pour le « détruire » en espérant qu’il survive. La question qu’ils se posent est : « jusqu’où puis-je aller sans le détruire ? »
La sexualité peut être le lieu où cela se passe.
Et la vraie question est « jusqu’où puis-je m’abandonner à l’autre sans me perdre moi-même ? »

« Si je me sens tout le temps concerné par ce que vit mon partenaire, je ne peux pas le lâcher, je ne peux pas me lâcher et vivre mon propre cycle sexuel. L’acte sexuel est de loin celui qui demande le plus absolu abandon de soi ».

Il est important de pouvoir être seul en présence de l’autre. Parfois, le patient part tout seul dans son analyse, mais il a besoin que le thérapeute soit là, comme témoin.  Pouvoir « lâcher prise », et « partir seul » pendant une interaction avec quelqu’un d’autre, relève de l’autonomie de la personne.
Cela implique la confiance en soi, la confiance en l’autre, et c’est tout cela qui structure la personnalité de chacun de nous.

Cette structure se construit au fil des expériences de la vie, à travers les expériences avec les autres, sur les plans affectifs, émotionnels, sociaux et sexuels.

Qui peut consulter ?

Lorsque deux personnes choisissent de faire une thérapie de couple, il est important de consulter à deux, en couple, dans la mesure du possible avec un couple de thérapeutes.

Il est préférable de faire cela lorsque vous n’êtes pas en situation de conflit, car dans ce cas, votre démarche pourrait être inconsciemment une manière de demander au thérapeute de « jouer les arbitres », d’être un témoin, ou encore de vous « donner son autorisation » pour vous séparer.

Une thérapie de couple est vraiment efficace lorsque les personnes sont en questionnement sur des choix importants, des difficultés de projets d’avenir, des aspirations différentes, des difficultés pour l’un de s’accorder avec l’autre.. L’idée est de faire le point sur le mode de fonctionnement du couple, pour comprendre ses mécanismes et éviter de répéter toujours les mêmes schémas.

Si vous n’êtes pas en couple, mais que vous sortez d’une rupture, vous pouvez intégrer un groupe de travail comportant des personnes célibataires ou en couple mais qui font ce travail seul. Un tel travail en séances individuelles peut se faire, mais cela demandera beaucoup plus de temps et l’utilisation d’outils différents par le praticien thérapeute.

Le travail thérapeutique peut se faire en 6 séances d’une heure et demie chacune. Lorsqu’il est question de séparation décidée par l’un du couple, l’issue de la consultation n’aboutit pas forcément à la réconciliation, mais permet à l’autre de ne pas avoir le sentiment de « subir » la décision qui lui est imposée. Ceci est très important pour permettre à chacun de rebondir dans une nouvelle vie, sans culpabilité ni frustration, et de ne pas craindre de répéter, avec un autre partenaire, les mêmes expériences, vécues comme des échecs.

Coupure de la communication : comment décrypter les schémas sous-jacents ? 

L’art-thérapie permet d’aller à l’essentiel sans passer par le mental, le verbal ou l’intellectuel.
Les sentiments et les émotions peuvent être exprimés à travers des outils simples et des objets clairement expressifs.

Un travail sur le masque va permettre de révéler les problèmes sous-jacents à la coupure de la communication dans le couple.

Le masque correspond aux réactions visibles qui ont pour but de masquer les états protégés propres à la personne. Le masque à la fois renforce les protections et permet de les mettre à jour par le biais du travail art-thérapeutique.

Par exemple, une femme qui verbalise qu’elle est forte va, en réalité, cacher par ce biais le fait qu’elle manque d’affection. Un homme qui dit ne pas comprendre les critiques de sa partenaire peut, en arrière-fond, souffrir de ne pas être aimé pour ce qu’il est…

Chacun se construit à partir de ses propres états protégés et cela produit son propre masque. Au bout d’un moment, le masque du partenaire contribue à renforcer les propres états protégés de l’autre, ce qui peut aboutir à ce que l’on appelle « le 8 d’interaction », ce huit infini qui nous met dans la situation du serpent qui se mord la queue.

Il s’agit donc de « démasquer » cette communication qui se réalise à un niveau inférieur, beaucoup plus profond que ce que le masque peut laisser paraître. Cette protection se met en place surtout dans les couples qui ont beaucoup à perdre.

En pratique :

Le travail sur les masques va se dérouler en plusieurs séances, en groupes mixtes mais pas forcément en couple (chaque partenaire peut intégrer un groupe différent, ou seul l’un des deux peut faire le stage).
Les exercices seront basés dans un premier temps sur des approches non verbales avec l’autre, de présentations de soi et de représentations symboliques afin de mettre à jour les états protégés sous-jacents aux réactions visibles.

Une fois ces états protégés décelés par chacun des participants, lors d’un premier débriefing, nous entamons un second temps de travail thérapeutique concernant les interactions en oeuvre dans les couples de chacun des membres. Ce travail se fait par le biais de sculptures humaines, représentant les personnes une par une dans leur couple mythique et dans leur couple réel. L’écart entre les deux peut ainsi être relevé et compris par la personne. Aucune interprétation n’est faite par le groupe. Seul le ressenti de la personne qui présente « ses couples » est exprimé par elle.

Approfondissement en arts-analyse.

Lorsque les groupes sont inscrits dans un travail analytique de longue durée, je propose d’approfondir les mécanismes sous-jacents dans une mise en relief des processus conscients et inconscients en oeuvre en chacun de nous, afin de déceler comment ils interagissent entre eux dans nos relations de couple.

Il s’agit alors d’un réel travail psychanalytique, par le biais de nombreuses techniques art-thérapeutique : masques, mises en improvisation, écriture et interprétation scénique, danse, peinture…  Elles peuvent se faire lors de stages en groupe ou en consultation de couple.

Après la première séquence concernant la persona, le masque identitaire, et la présentation du « moi » à « l’autre », la seconde séquence concernant le couple va permettre d’entrer en analyse de l’anima et de l’animus consciente, et inconsciente, pour chacun des membres du couple.

Ainsi, l’analyse de l’interaction de « moi à l’autre » va se faire à travers l’expression des 4 couples suivants : le couple parental, le couple idéal, et le couple réel qui compte pour deux car il est ensuite proposé à la transformation holistique, qui consiste à intégrer dans ce dernier couple tout ce qui est bon de garder des autres couples. Le conscient et l’inconscient sont ainsi réunis dans ce couple final.

Ce travail est beaucoup plus intéressant lorsqu’il est réalisé avec deux thérapeutes de sexes opposés. Les analyses transférentielles peuvent ainsi être approfondies de façon plus pertinente. Cela permet également d’éviter au thérapeute praticien de ne pas avoir à « porter plusieurs chapeaux », ce qui peut être non seulement épuisant pour lui, mais aussi rendre les séances moins efficaces et prêter à confusion pour les participants.

Pour aller plus loin:

Comment sortir de la dépendance affective ?

Ganaëlle STRIDE

Psychanalyste, Musicothérapeute et Psycho-Somatothérapeute