Stage « couple » dans les Hautes Vosges

Qu’en est-il aujourd’hui de votre

relation amoureuse ?

 

Dans Le tourbillon de la vie, le couple s’enlise peu à peu dans des habitudes, des reproches, des frustrations et dans des conflits à répétition. 


Nous vous proposons un espace de respiration pour votre couple, un temps d’arrêt pour faire le point. 

Il s’agira dans ce stage de regarder ensemble d’un peu plus près ce qui se joue entre vous, ce qui se dit, comment cela se dit, mais aussi ce qui ne se dit pas et qui a besoin d’être mis en mots.

La dynamique du groupe sera votre  force, votre soutien et la richesse de ce stage.

 

« Prendre soin de  

Son couple »

Stage résidentiel à la Bresse 

13-14 avril 2013

Animé par Elisabeth Metzger et Didier Friederich 

Thérapeutes psychocorporels



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Contact, renseingnement :  

friederich.didier@gmail.com

 

 

 

S.A.P : le Syndrome d’Alienation Parentale, comment le detecter, l’evaluer et le traiter?

Le syndrome d’aliénation parentale… De nos jours, tout le monde en a entendu parler. Mais le plus souvent ce terme désigne quelque chose d’obscure car notre esprit refuse le plus souvent de croire qu’il puisse exister des parents capables d’infliger de la violence envers leurs propres enfants. Car il s’agit bien ici de violence, certes morale plus que physique, mais est-ce une raison pour fermer les yeux?

« Toute tentative d’aliéner les enfants par rapport à l’autre parent doit être vue comme une violation directe et délibérée de l’un des premiers devoirs de la parenté, qui est de promouvoir et d’encourager une relation positive et affectueuse avec l’autre parent, et le concept de responsabilité parentale partagée. »

 Priver un enfant de l’affection d’un de ses parents, en le privant par tous les moyens de ses droits de visite, c’est l’obliger à faire le deuil de celui-ci alors qu’il est encore vivant.

Au niveau traumatique, pour comprendre ce que vit l’enfant aliéné concrètement, il suffit d’imaginer qu’un de ses parents (le parent aliénant), lui mette un revolver entre les mains et l’oblige à tirer sur son autre parent (le parent cible).

Dans cet article, je vais tenter de faire le point sur les connaissances actuelles à ce sujet, pour comprendre le syndrome d’aliénation parentale, et tenter de répondre à ces questions : comment le détecter, l’évaluer et le traiter.

Pour ce faire, j’apporterais en point d’appui le résumer des quatre critères de BONE et WALSH, précurseurs américains dans le domaine.

1/ Comment détecter de syndrome d’aliénation parentale (S.A.P) ?

Comment cela commence ?

Lorsqu’une séparation ou un divorce se fait de façon conflictuelle, il arrive que l’un des parents exerce une pression sur l’enfant dans le but de détruire l’image de l’autre parent. Cela arrive pour diverses raisons.
Dans la plupart des cas, il s’agit du fait que la relation affective soit non résolue entre les partenaires.
Le parent aliénant utilise alors l’enfant pour continuer à blesser le parent cible. L’enfant subit un véritable « lavage de cerveau » concernant tous les affects qu’il pouvait éprouver auparavant envers le parent cible, dans le but d’intégrer une image dévalorisante de celui-ci, et ceci peut aller jusqu’à le diaboliser.
Ainsi, l’enfant fait corps avec le parent aliénant, en se conformant à ses désirs. Le plus souvent, il fait cela par résignation, pour ne plus subir le harcèlement du parent aliénant.

Qu’est-ce que l’aliénation?

On parle d’aliénation quand un individu perd la maitrise de ses forces propres au profit de puissances supérieures. Elle peut se situer au niveau psychique (aliénation mentale) ou social (aliénation sociale et économique). Il s’agit à la base d’un terme juridique.

L’usage du terme aliénation renvoie à une perception du monde stable dans la durée et influençant grandement la conduite de l’individu. En se sens, l’aliéné ne travail pas directement pour ses intérêts, et il peut ne pas en être conscient.

La rupture d’un couple est très souvent liée à une perte de confiance en l’autre, et le lien qui lie l’enfant aux parents est encore souvent fusionnel.

L’enfant est encore dépendant affectivement, sans distinction entre ses deux parents.

Quand ceci est insupportable pour l’un des parents, il peut refuser de laisser partir son enfant chez l’autre parent « en toute confiance ».
Il peut alors développer tout un arsenal d’argumentations et de comportements «aliénants» en commençant par critiquer ouvertement devant son enfant l’autre parent.
Il peut aller jusqu’à considérer le divorce comme une véritable « lutte pour « garder » son enfant pour lui seul ».
Cela peut aller jusqu’à l’accusation de violences physiques et même d’attouchements sexuels dans le but de convaincre le juge qu’il doit protéger l’enfant de son autre parent.

2/ Comment l’évaluer ? : Les quatre critères d’identification de l’aliénation parentale de BONE et WALSH

J. Michael BONE, psychothérapeute indépendant et médiateur familial certifié dans le Maitland, et Michael R. WALSH, praticien indépendant à Orlando, sont tous deux experts dans la détection du syndrome d’aliénation parentale et ont travaillé en étroite collaboration avec les professionnels de la justice pendant près d’une vingtaine d’années aux Etats-unis.

Ils ont élaboré 4 critères faciles à identifier indépendamment du dossier judiciaire. Quand il y a doute sur l’un des parents, ces critères peuvent être utilisés pour guider l’avocat dans la déposition des témoins aussi bien que dans leur examen au tribunal.

Ces quatre critères sont : 

  1. l’entrave du parent aliénant à la relation et au contact avec le parent cible, et le dénigrement de celui-ci devant l’enfant,
     
  2. des accusations graves et non fondées d’abus du parent aliénant envers le parent cible,
     
  3. la détérioration de la relation affective de l’enfant envers le parent cible depuis la séparation,
     
  4. des réactions de peur intense chez l’enfant dans sa relation avec le parent cible, par crainte inconsciente de déplaire au parent aliénant.
  • Critère I : Entrave à la relation et au contact

Le critère I concerne l’entrave active à la relation et au contact entre l’enfant et le parent cible. L’argument utilisé pour justifier cette entrave peut prendre de nombreuses formes. Un des plus courants est celui de la protection. Il peut être argumenté que le parent cible est incapable, ou moins capable de s’occuper de l’enfant et qu’alors l’enfant vit très mal les visites…
Dans les cas extrêmes, cela peut prendre la forme d’allégations d’abus, très souvent d’abus sexuels.

A un niveau plus courant et subtil, l’argument invoqué pour suspendre les visites est que « le parent cible n’est pas « stabilisant » pour l’enfant » et « qu’ils ont besoin de temps pour s’y adapter « .
Dans ce cas-ci, le parent cible n’est pas considéré comme un membre clé de la famille, mais plutôt comme une connaissance agaçante que l’enfant doit voir de temps en temps.
Une expression encore plus subtile de ceci est que la visite n’est pas « commode », elle est considérée comme un devoir ou une corvée.

Un phénomène souvent vu dans ce contexte est que la moindre entorse au programme prévu pour les visites est utilisée comme une raison pour supprimer complètement la visite.

Au cours du temps, le fait d’entendre des critiques constantes et des accusations d’incompétences abime sérieusement la relation entre l’enfant et le parent cible.

« Un rapport dominant/dominé entre les parents »

Le fil conducteur de toutes ces tactiques est qu’un parent est supérieur à l’autre et par conséquent que celui-là doit être écarté de la vie de l’enfant. Le parent aliénant dans ces circonstances agi comme un écran entre l’enfant et le parent cible.

Quand ceci se produit pendant longtemps, l’enfant reçoit le message non-dit mais clair qu’un parent est supérieur à l’autre. Les plus jeunes enfants sont plus vulnérables à ce message et tendent à l’accepter sans esprit critique. Cependant, cela fonctionne même au cours de l’adolescence.

CRITERE DE DETECTION I:

le concept important ici est que chaque parent reçoive la responsabilité de promouvoir une relation positive avec l’autre parent. Quand ce principe est violé dans le contexte d’entrave à la relation sur une base consistante, on peut assurer que le critère I du syndrome d’aliénation parentale a été identifié sans aucun doute.

  • Critère II : Allégations non fondées d’abus

Le second critère est relatif aux accusations fausses ou non fondées d’abus à l’égard du parent cible. L’expression la plus stridente de ceci est la fausse accusation d’abus sexuels. 

Il a été étudié que l’incident de fausses allégations d’abus sexuel compte pour plus de la moitié des cas étudiés, quand les parents divorcent mais sont toujours en conflit sur des éléments postérieurs à la séparation.

Les jeunes enfants sont plus vulnérables aux manipulations impliquées par de telles fausses allégations. 
Quand le dossier montre qu’au moins un rapport d’un tel abus s’avère non fondé, il est conseillé à l’enquêteur de rechercher d’autres expressions de fausses accusations. En effet, d’autres exemples peuvent être trouvés comme des allégations d’abus physique, que les enquêteurs montrent ultérieurement comme étant non fondées.

« les fausses accusations sont souvent des faits

non physiques et sans témoin »

Notre expérience nous a montré qu’il y a plus de fausses allégations d’abus non physiques, parce que les abus physiques laissent des traces visibles évidentes. Il est beaucoup plus facile d’accuser mensongèrement quelqu’un de quelque chose qui ne laisse aucun signe physique et n’a pas de témoin tiers.
Une forme plus courante d’expression de ceci serait celle qualifiée d’abus émotionnel.

Quand de fausses allégations d’abus émotionnel sont soulevées, on trouve souvent que ce qui est présent est en l’occurrence un jugement parental différent qui est considéré comme « abusif » chez le parent aliénant.
Par exemple, le parent cible peut laisser l’enfant veiller plus tard le soir que l’autre parent, et ceci va être considéré comme « abusif » ou « préjudiciable » à l’enfant par ce parent aliénant.
Ou encore, le parent cible peut introduire son nouveau « partenaire » dans la vie de l’enfant, alors que le parent aliénant estime que ceci n’est pas une bonne chose. Il peut qualifier cela « d’abus » envers l’enfant.

Alternativement, un parent peut engager un enfant dans une activité que l’autre parent désapprouve et cette activité est, en la circonstance, une différence d’opinion parentale qui est alors décrite comme étant abusive par nature.

Ces exemples ne sont pas très importants quand ils apparaissent individuellement du contexte de séparation. Mais à la longu, ils peuvent conduire à traiter la différence parentale dans des termes inappropriés et baser la relation sur des jugement subjectif. Tout cela en prétextant agir « pour le bien de l’enfant » ce qui est d’autant plus préjudiciable pour lui !

Suivant ce schéma, toutes les façons d’agir peuvent être présentées de façon à véhiculer le message d’abus, directement ou indirectement. Quand ce phénomène se produit littéralement des milliers de fois et de manières différentes, il est important de comprendre que chacun semble insignifiant en lui-même, mais l’atmosphère émotionnelle qui se crée induit un effet clairement aliénant sur l’enfant.

 Evidemment, ce type d’amertume est très courant dans les séparations et de tels conflits ne doivent pas nécessairement être mal interprété ou pris comme une illustration du syndrome d’aliénation parentale. 

Cependant, ce critère est clairement présent et identifiable quand le parent aliénant est très motivé pour lancer violemment les accusations d’abus, plutôt que d’être réservé, prudent et même réticent à faire ainsi. Le parent non aliénant est motivé par la volonté de favoriser la relation de l’enfant avec l’autre parent.

CRITERE DE DETECTION II :

Le parent responsable n’invoquera seulement des mauvais traitements qu’après avoir essayé et échoué d’expliquer pourquoi le problème en question ne constitue pas une maltraitance.

En résumé, le parent responsable donnera à l’autre parent le bénéfice du doute quand de telles allégations surviennent. Il ou elle hésitera de quel côté pencher, alors que le parent aliénant ne ratera pas une occasion d’accuser l’autre parent. Quand cette attitude existe de manière claire et cohérente, ce critère II du syndrome d’aliénation parentale est confirmé.

  • Critère III : Détérioration de la relation depuis la séparation

C’est le troisième critère nécessaire pour la détection du syndrome d’aliénation parentale. Il est probablement le moins décrit et identifié, mais il est fondamentalement l’un des plus importants.

Il s’agit de l’existence d’une relation positive entre l’enfant mineur et le parent cible, avant la séparation du couple, et à sa dégradation substantielle ultérieure.

La reconnaissance d’un tel déclin ne va pas de soi. C’est, l’un des plus importants indicateurs de présence de l’aliénation mais aussi la mesure de son « succès » relatif.

Evaluation de ce critère :

  1. Si un parent avait une relation bonne et réciproque avec les enfants avant la séparation, et une relation très distante après, alors on peut à tout le moins supposer, sauf preuves du contraire, que quelque chose a causé ce changement. 
  2. Si ce parent essaye clairement de maintenir une relation positive avec les enfants à travers des activités et que les enfants ne veulent plus le voir ou l’impliquer dans leurs vies, alors on pourra seulement spéculer qu’un processus d’aliénation a été mis en œuvre.

 

Les enfants ne perdent pas l’intérêt pour un parent de façon naturelle.
Ils ne deviennent pas non plus distants simplement à cause de l’absence de ce parent. Aussi, des relations parentales saines et établies ne s’érodent pas naturellement. Elles doivent être attaquées. Donc, un dramatique changement dans ce domaine est toujours un indicateur qu’un processus d’aliénation a eu quelque succès.

« Il est important d’avoir une évaluation précise des rapports
et des liens existants entre l’enfant et chacun des parents
avant la séparation ou le divorce. »

Si cette pièce du puzzle est négligée, les conséquences peuvent être dévastatrices pour la survie de la relation parentale.
Sans cette composante, le tribunal peut facilement être tenté de conclure prématurément ou être trompé afin de penser que le trouble de l’environnement de séparation est représentatif de la vraie relation parent-enfant.

« Dès que ce jugement est prononcé par la cour, il est très difficile de revenir en arrière pour corriger cette fausse perception. »

A propos de l’utilisation d’experts, il faut comprendre que tous les professionnels de santé mentale ne sont pas conscients de ce problème, ou ne savent pas comment traiter le phénomène du syndrome d’aliénation parentale.

Quand un professionnel de santé mentale peu familier avec ce syndrome est consulté pour une recommandation au sujet du droit de visite et d’hébergement ou des problèmes liés, il ou elle peut potentiellement faire plus de mal que de bien. 
Par exemple, si le psychologue néglige d’enquêter sur la relation avant la séparation avec chacun des parents et l’enfant, il ou elle peut alors très facilement évaluer à tort que l’acrimonie actuelle est représentative de la relation, et recommander que l’enfant doive avoir moins de visites avec le parent qu’il repousse, confortant évidemment ainsi la progression du syndrome d’aliénation parentale non diagnostiqué !

Si cet expert néglige aussi l’évaluation critique des accusations d’abus ainsi que le moment où elles sont apparues, elles pourraient être prises pour argent comptant et alimenter potentiellement un syndrome d’aliénation parentale non diagnostiqué.

Si ce professionnel n’est pas également sensible aux subtilités de l’obstruction de l’accès au parent cible, il ou elle pourrait potentiellement l’encourager, contribuant par là au processus de syndrome d’aliénation parentale.

Quand ces choses arrivent, l’expert professionnel de santé mentale devient alors involontairement partie prenante de l’aliénation parentale.
Ceci est alarmant, et arrive malheureusement souvent.

Suffit-il de dire, si on soupçonne un syndrome d’aliénation parentale, que l’avocat doit attentivement et soigneusement évaluer l’investigation et la conclusion du professionnel de santé mentale?
Ne pas le faire peut causer un dégât irréversible au dossier, et finalement à l’enfant !  

CRITERE DE DETECTION III :

une enquête doit être menée et déterminer les relations antérieures de chaque enfant(s) avec chaque parent. Si cette enquête démontre :

  1. un changement majeur dans le sens de la dégradation de la relation affective entre l’enfant et un des parents
  2. associé à un comportement d’obstruction des visites 
  3. et d’accusations d’abus de la part de l’autre parent, sans preuves tangibles et sans abus réels  
Alors ce critère d’évaluation III du Syndrome d’Aliénation Parentale est confirmé.
  • Critère IV : Réaction de peur intense des enfants

On considère que le quatrième critère nécessaire pour la détection du syndrome d’aliénation parentale est plus psychologique que les trois premiers.

Il fait référence à une l’apparition chez l’enfant d’une réaction évidente de peur de déplaire ou de contrarier le parent aliénant, pouvant le pousser à agir à l’encontre du parent cible.

En résumé, un parent aliénant impose l’adage : « J’ai raison, fais comme moi ».
Si l’enfant désobéit à cette directive, en particulier en exprimant une approbation positive du parent cible, les conséquences peuvent être très sérieuses : punition, privation, chantage affectif, menace d’abandon… Il n’est pas rare pour un parent aliénant de rejeter les enfants, en leur disant qu’ils iront vivre avec le parent cible, et en affirmant qu’ils ne pourront plus jamais se revoir. Cette menace n’est pas mise à exécution, mais elle agit comme un message d’avertissement permanent.

L’enfant est mis dans une position d’être « l’agent » du parent aliénant et il est continuellement confronté à divers tests de loyauté. La conséquence importante ici est que le parent aliénant force l’enfant à choisir ses parents. Ceci, évidemment, est en opposition directe avec le bien-être émotionnel de l’enfant.

Afin d’apprécier pleinement ce scénario, on doit réaliser que le processus du syndrome d’aliénation parentale agit dans un environnement « basé sur la terreur ». C’est l’installation de la terreur par le parent aliénant chez l’enfant mineur qui alimente la conduite dans cette voie. Cette peur agit sur l’angoisse la plus fondamentale inhérente à la nature humaine – la peur de l’abandon.

Les enfants dans ces conditions vivent dans un état de désordre et de menaces de représailles chroniques. Quand l’enfant ose vraiment défier le parent aliénant, il apprend rapidement qu’il y a un sérieux prix à payer. Ensuite, les enfants qui vivent de telles vies développent un sens aigu de la vigilance pour ne pas déplaire au parent aliénant.


L’observateur sensibilisé peut le constater lorsque les programmes de visite changent subitement sans raison apparente.
Dans cet exemple, lorsque l’instant du rendez-vous approche, l’enfant change subitement d’humeur et commence à protester bruyamment contre une visite dont il ne s’était pas plaint auparavant. 

Cette réaction viendrait du fait que l’enfant a besoin d’un temps psychologique pour se préparer à vivre avec le parent aliénant. Il doit se mettre en condition de « ne plus être l’enfant de l’autre parent (cible) ». L’enfant s’est littéralement obligé de « se couper en deux » pour survivre à la pression qu’il subit au contact du parent aliénant. Si on ne lui laisse pas ce temps de préparation psychologique, il se retrouve dans une situation psychique de traumatisme.

C’est dans ces circonstances qu’un tribunal, suspectant le syndrome d’aliénation parentale doit appliquer dans des termes stricts les visites programmées qui autrement n’auraient pas lieu ou seraient ignorées. 

Le parent aliénant peut sembler le plus souvent désorienté face au changement soudain dans l’attitude de l’enfant à l’égard des visites. En fait, le parent aliénant apparaîtra souvent comme celui qui encourage les visites. Ce scénario est très courant dans les familles au syndrome d’aliénation parentale. Il est standard car il dissimule, au moins pour un instant, la politique de terreur (ou le mécanisme de peur) sur lequel repose le processus d’aliénation.

Une autre manière d’exprimer ce concept serait qu’à chaque fois que l’on donne à l’enfant le choix de la visite, il est mis en position d’exprimer sa loyauté à l’égard des souhaits du parent aliénant en refusant toute visite avec l’autre parent. S’écarter de cela ouvre la porte à l’abandon de l’enfant par le parent avec lequel il vit la grande majorité du temps. Les enfants, dans ces circonstances, n’opteront pas de leur pleins grés vers le libre choix. Le tribunal doit alors agir de manière expéditive pour les protéger et utiliser un éventail de remèdes spécifiques et disponibles.

« les enfants apprennent à manipuler pour survivre »

En conséquence de ce qui précède, les enfants apprennent à manipuler. Les enfants choisissent souvent un parent au détriment de l’autre, dans une démarche visant à obtenir quelque avantage. Dans le cas du syndrome d’aliénation parentale, la même dynamique agit à un niveau plus désespéré. Car au-delà de manipuler pour obtenir un avantage, les enfants apprennent à manipuler juste pour survivre.
Ils deviennent experts avant l’âge pour décrypter l’environnement émotionnel, dire des vérités partielles, et enfin s’enliser dans les mensonges. On doit cependant rappeler que ce sont des stratégies de survie qu’ils ont été obligés d’apprendre afin de préserver la paix à la maison et éviter les attaques émotionnelles du parent gardien.

Cette explication étant donnée, il est parfois plus facile de voir pourquoi les enfants, dans un effort pour gérer cette situation, trouvent souvent plus facile de commencer à intérioriser les perceptions du parent aliénant à l’égard du parent cible et commencer à faire écho à ces sentiments. C’est l’un des plus irrésistibles et dramatiques effets du syndrome d’aliénation parentale, c’est-à-dire, entendre un enfant vilipender le parent cible et rejoindre le parent aliénant dans de telles attaques. Si l’on n’est pas sensible au  » mécanisme de terreur  » au cœur de ceci, il est difficile de ne pas prendre les protestations de l’enfant pour de l’argent comptant. Ceci, évidemment, est conforté lorsque l’expert n’est pas sensible à cette puissante composante de terreur, mais croit que l’enfant exprime ses sentiments profonds en contrevenant par un plan de  » non visite « .

CRITERE DE DETECTION IV :

l’enquête (expertise psychologique) doit montrer :
  1. la peur de déplaire au parent aliénant
  2. l’angoisse d’abandon
  3. le conflit de loyauté lors de changements impromptus de modalité de garde
  4. la capacité de l’enfant à manipuler l’adulte dans un but d’auto-protection et de survie.
Les changements majeurs de comportement chez l’enfant avant le changement de garde sont également révélateurs.
Si au moins 3 de ces points sont confirmés,alors le critère VI du syndrome d’aliénation parentale est confirmé.
Lorsque les 4 critères d’évaluation du syndrome d’aliénation parentale sont confirmés, alors le syndrome d’aliénation parentales est validé. 

3/ Conclusion

Tous les critères énumérés ci-dessus peuvent sembler indépendants les uns des autres dans les divorces ou séparations hautement conflictuels. Aussi rappelons que la présence de quelques-uns d’entre eux ne constitue pas toujours un syndrome d’aliénation parentale.

Cependant, lorsqu’ils sont présents tous les quatre, et si la possibilité de réels abus a été raisonnablement écartée, le processus d’aliénation parentale agit !

Ceci ne veut pas nécessairement dire qu’il réussira à ce que l’enfant soit aliéné avec succès.

Le meilleur indicateur prévisionnel d’une aliénation réussie est directement lié au succès du parent aliénant à écarter les enfants du parent cible.

Comment savoir si l’aliénation à réussi ? 

Il y a des variations qui permettent de voir les effets de l’aliénation parentale et permettent d’indiquer si elle à réussi ou non.

  1. Quand il y a des périodes substantielles au cours desquelles les enfants ne voient pas l’autre parent (cible), des comportements de défense, des somatisations, peuvent montrer qu’ils sont empoisonnés par ce processus. Cela peut aller jusqu’à un profond repli sur soi, et/ou l’apparition de comportements déviants (fugues, négligence de soi, dépression, actes de violence, baisse des résultats scolaires…)

  2. Une autre variable donne une indication du succès de l’aliénation est l’âge de l’enfant. Les plus jeunes enfants sont généralement plus vulnérables que les plus âgés. Mais quel que soit l’âge, il apparaît un changement significatif dans le comportement. Selon sa personnalité (introvertie ou extravertie), l’enfant va soit s’enfermer dans l’isolement, soit s’exprimer par des crises de colère contre lui-même et/ou les autres.

  3. Aussi, la profondeur et le degré d’implication de la relation parent-enfant avant la séparation sont un indicateur de l’aliénation parentale. Plus la relation a été longue et engagée, moins les enfants seront vulnérables à une aliénation réussie.

  4. L’ultime indicateur est la ténacité parentale du parent cible. Un parent cible risque d’abandonner la lutte pour vivre sa vie (fuir le conflit, manque combativité…), augmentant considérablement les chances d’une aliénation réussie.

La question reste en suspend : que faire si les quatre critères sont présents, mais les enfants ne sont pas aliénés complètement ? Cet échec de l’aliénation doit-il être vu comme annulant la tentative d’aliénation ?

La réponse à cela doit être résolument  » non ! « .

Il est très courant de lire une évaluation psychologique qui identifie le syndrome d’aliénation parentale mais remarque que « puisqu’il a échoué, il ne doit pas être pris au sérieux ». Rien n’est moins sûr !

Toute tentative d’aliéner les enfants par rapport à l’autre parent doit être vue comme une violation directe et délibérée de l’un des premiers devoirs de la parenté, qui est de promouvoir et d’encourager une relation positive et affectueuse avec l’autre parent, et le concept de responsabilité parentale partagée.

C’est notre sentiment que quand une tentative de syndrome d’aliénation parentale a été identifiée, réussie ou non, elle doit être traitée rapidement par les tribunaux, et un suivi psychologique de l’enfant doit être maintenu. Sinon, cela contaminera et contrôlera tous les autres problèmes parentaux, et conduira seulement au malheur, à la frustration et finalement à l’éloignement parental.

Sources :

Article d’origine : http://pasf.free.fr/BW99Fr.html#BM5

Pour aller encore plus loin …
Enfants de parents séparés

et en particulier cet article :
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/laurence-neuer/l-enfant-n-a-pas-a-etre-le-messager-entre-ses-deux-parents-09-08-2012-1494319_56.php

Comment reagir face a un pervers narcissique?


J’écris cet article car je constate que beaucoup de personnes qui viennent me voir en consultation sont en fait en souffrance « à cause d’une autre personne ». Il s’agit dans la plupart des cas d’un conjoint pervers narcissique.  

Face a une personne perverse narcissique, il est difficile de rester soi-même. En effet, le pervers agit comme un prédateur qui à remplacé « le désir d’être aimé » par « le besoin de dominer ». Pour obtenir cette domination, il va aller jusqu’à détruire l’identité de sa victime en la manipulant et en la harcelant. 

Le pervers ne voit pas les autres comme des « sujets », mais comme des « objets » qui ne sont là que pour valoriser son égo.

Qu’est-ce que la perversion narcissique?

La perversion d’un proche, d’un conjoint, d’un parent ou d’un supérieur peut briser un couple, défaire une vie ou ruiner une carrière professionnelle. Dans sa stratégie, le pervers cherche à déstabiliser l’autre par une séduction flateuse ou un acharnement souvent sournois et subtil. Il va également chercher à le disqualifier et à remettre ses actes et ses paroles en question, de façon systématique.

Il va utiliser la dépendance affective ou financière de l’autre, et jouer avec ses failles (culpabilité, manque de confiance en soi…) en passant par diverses formes de violence verbale, physique et/ou psychologique.

L’intention du pervers est dissimulée, souvent il agit sur un mode de séduction, et il opère par retournement de situation, en prenant soin d’éviter toute forme de preuve, de témoignage ou de dénonciation publique en cas de risque.

Qu’est-ce que la relation perverse?

Il s’agit en fait d’une « anti-relation ». En effet, le pervers ne fonctionne pas sous un mode de « relation » car il ne produit que des rapports de forces, donc de pouvoir : séduction, emprise, domination… La perversion va jouer sur tous les plans, inverser la réalité, banaliser les situations graves, dénier les actes, ne pas respecter l’intimité de l’autre, échanger de fausses confidences contre des confidences forcées, renverser les principes humains, retourner les situations en défaveur de la vérité et emprisonner l’autre malgré lui en l’isolant de son entourage, en le privant de ce qu’il aime et de ce qu’il est.

Le pervers instrumentalise l’être humain, et ne concidère personnne comme « sujet ». Seul existe son « Je » et la relation aux autres n’est qu’un « jeu ». 

Il ne faut pas confondre la perversion narcissique avec le trouble de la personnalité narcissique, qui se caractérise par un grande souffrance intérieure et apparait souvent a la suite d’un traumatisme pendant l’enfance. Les personnes narcissiques sont des gens très sensibles, même s’ils ont une tendance à la manipulation affective et mentale et a l’égocentrisme.

Tout au contraire, la personnalité perverse est dénuée de sentiment. La seule chose qui compte est de pouvoir dominer l’autre et, si nécessaire, de l’écraser. C’est avant tout une nature, un vide en soi-même, compensé par la destruction de l’autre qui procure un plaisir et une jouissance extrême. Le pervers n’a aucun scrupule et aucune limite dans la mise en œuvre de sa cruauté (on parle alors de sadisme).

Comment réagir face a un pervers narcissique?

1) retrouver la confiance en soi :

Pour se confronter a un pervers narcissique, il faut absoluement avoir repris confiance en soi, et entrepris un travail psychothérapeutique qui mènera à une indépendance affective. Il est tout aussi important de retrouver une indépendance financière et de renouer des liens forts avec la famille, ou s’entourer d’un cercle d’amis de confiance. Si l’isolement est vraiment total, il est absolument urgent de contacter la police. 

  

2) Cesser de vouloir « le » changer mais faites tout pour « vous » changer

« La folie est de se comporter toujours de la même manière et de s’attendre à des résultats différents »
Albert Einstein

Il faut cesser de vouloir a tout pris « changer » le pervers, tenter de lui montrer son dysfonctionnement et son comportement. Cela ne lui permet que de renforcer son emprise. Il est impossible de soigner un pervers narcissique car il ne se reconnait pas lui-même comme « malade ». Il empoisonne l’existence de ses proches dans des rapports de destruction. Souvent, le pervers narcissique finit ses jours seuls et retourne sa destruction contre lui-même, en devenant hypochondriaque, en développant des maladies psycho-somatiques, ou en devenant le plus souvent paranoïaque.

Concentrez donc plutôt votre énergie sur vous-même, et ne lui donnez aucun moyen de savoir « où vous en êtes » dans votre méfiance et connaissance de ce « qui il est »
Cessez de le prévenir de vos actions, agissez. Mettez tout en place pour le quitter et vous reconstruire une nouvelle vie, mais ne l’informez pas de vos actions, même sous la menace.
Prenez soin de vous. Passez du temps seul(e) pour faire le point, vous poser les bonnes questions, faire vos choix, méditer, et vous ressourcer.
Protégez-vous. Prenez de la distance, voire soyez indifférent(e) psychologiquement si vous ne pouvez pas prendre de la distance physiquement dans un premier temps.
Pour ce faire, demandez de l’aide à un(e) psychothérapeute qui connait des techniques simple à apprendre et vraiment efficaces.

Par exemple :

 a – Sortir de la triade « victime, bourreau, sauveur », ou « père, mère, enfant » qui consiste à cesser de vous justifier systématiquement et de répondre aux attaques par une attitude de victime, ne pas culpabiliser lorsque le pervers tente de vous faire passer pour le bourreau, et cesser de voler à son secours lorsqu’il vous mène dans un chantage affectif.

Pour ce faire, il est intéressant d’entamer une analyse de vos schémas éducatifs et familiaux. (voir plus bas)

b – La protection neutre consiste a répondre à une question par une autre question, en renvoyant systématiquement l’autre sur sa propre sensation ici et maintenant. Par exemple lors d’une attaque lui répondre en demandant : « qu’est-ce que ça te fais de me dire cela? », ou encore face a un reproche « en quoi ça te dérange exactement? ». Il s’agit de sortir du jeu et de ne plus y rentrer. Toutes vos façon d’agir et de faire avec le pervers doivent radicalement changer. Ne lui donnez aucune piste ni aucun espoir de retour. 

c – L’autodéfense se résume a quelques règles de base :

– Ne plus « réagir » mais « AGIR » : faire ce que vous devez faire, et cesser de le prévenir de vos hypothétiques menaces de passer a l’action…

– Cessez de vous justifier : vous faites ce que vous devez faire pour votre propre survie, quoiqu’il vous en coûte. Et c’est VOUS qui avez raison, pas votre prédateur !

– Devenez « opaque ». Dissimulez systématiquement vote vie, vos proches, vos affaires. Cessez de dire toujours ce que vous faites, où, avec qui, comment, pourquoi… Brouillez les pistes, ne laissez pas vos traces de passage… Pensez que vous êtres une proie en train d’être traquée ! Adoptez la technique du siou, qui consiste à effacer systématiquement les traces qu’on laisse derrière nous !

– Restez superficiel(le) et vague sur vos activités, amis, famille... Refusez les confidences, n’entrez pas dans des discussions profondes qui vous mettent à nu.

– Evitez la bonne humeur, la spontanéïté, l’impulsivité, faites des phrases courtes, utilisez le « on » et non plus le « je », parlez avec des phrases toutes faites, des proverbes etc…

– N’entrez jamais dans les conflits de front. Faites des pirouettes si il le faut sur le ton de l’humour, ou bien jouez l’indifférence. 

– Entrainez-vous à garder votre sang-froid en travaillant votre concentration, respiration, en pratiquant la méditation, en vous inscrivant à des cours de Yoga ou d’arts martiaux…

– Créez vous des « bulles de temps pour vous », même si c’est en s’enfermant dans les toilettes. Non pas pour « fuire ce calvaire », mais pour nourrir votre esprit avec de bonnes lectures enrichissantes, de faire de que vous aimez, de prendre soins de votre corps.

3) Entamer une analyse : 

Si vous vous appercevez que, malgré tout cela, vous ne parvenez toujours pas à changer vos comportements, et que vous restez ainsi sous l’emprise du pervers narcissique, tâchez de voir avec votre thérapeute pourquoi il vous est si difficile de sortir de cette relation. Vous êtes sans doute en train de répéter, inconsciemment, des schémas familiaux
Il s’agit de comportements relationnels : des « façon d’être avec les autres », appris pendant l’enfance, dans des buts variés, comme « se protéger des autres », ou « une certaine façon de recevoir de l’amour » etc.

« Avant de se confronter au monde, ou à n’importe qui d’autre,

la vraie bataille est de se confronter à soi-même »

Il sera alors temps d’explorer deux choses essentielles, récurentes chez les personnes victimes des prevers narcissiques:

– un manque de confiance en Soi,
– un certain rapport à la souffrance dans vos relations affective avec les autres. 
Par exemple, souffrir de l’autre peut-être perçu comme une preuve d’amour.

Ces deux points sont souvent au centre des relations perverses.
Une question essentielle est à se poser : Souffrez-vous d’une pulsion suicidaire due à un tel manque d’amour propre et de confiance en vous ?

Une chose est sure, le simple désir de vouloir sortir de cette relation perverse prouve que vous avez contacté l’instinct de survie. Vous êtes donc sur le point de vous sauvez de vous-même. Une psycho-thérapie pourra vous aider vraiment, surtout lorsque vous serez tenté de baisser les bras. De plus, elle vous permettra de vous détacher de votre sentiment de culpabilité 

Qu’est-ce qu’une psycho-analyse pourra m’apporter ? 

En entrant en analyse avec votre thérapeute, vous serez accompagné de façon non directive, afin de déceler vos mécanismes inconscients. 
Avant tout, le côté « non directif » va vous permettre de vous prendre en main, et ainsi de conforter votre confiance en vous. Ensuite, il sera question de prendre soin des blessures de votre enfant intérieur. 
Vous apprendrez à faire ce qu’il faut pour vous aimer comme il se doit, et cela vous aidera vraiment à ne plus être dans la dépendance affective ! 

Bien entendu, la dépendance financière est certainement la cause la plus délicate, surtout par ces temps de crise. C’est pourquoi il est impératif de retrouver confiance en vous pour mettre en place votre changement de vie, trouver un travail, etc. et aussi de vous entourer de personnes de confiance qui sont totalement avec vous. N’oubliez pas que vous êtes en danger, et qu’il en va de votre santé psychique. 

La plate-forme d’appel du 39 19 est désormais accessible gratuitement depuis un téléphone portable.

Ce numéro est ouvert du lundi au samedi de 8 heures à 22 heures (les jours fériés de 10 heures à 20 heures). Ce service répond à toutes les formes de violences :

– violences physiques, verbales ou psychologiques (à la maison ou au travail),

– Agressions sexuelles et viols.

Ce numéro, déjà gratuit depuis un poste fixe, est invisible sur les factures.

Plus aller plus loin : 

Une page facebook : https://www.facebook.com/avecunerose

Sortir de la dépendance affective : http://web-therapie.fr/articles?id=15

Emission de radio « Prévention Santé » sur la thématique Les pervers narcissiques, les reconnaitre et les éviter. : http://www.prevention-sante.eu/podcast/les-pervers-narcissiques-les-reconnaitre-et-les-eviter-14-janvier-2013/

Lecture « Le Dieu pervers » de Maurice Bellet : http://www.mauricebellet.eu/v1/index.php?option=com_content&task=view&id=6&Itemid=9


Comment on en arrive au suicide?

Tout le monde peut avoir, un jour, envie de se suicider. Il suffit d’une seconde, d’une idée, d’un geste… quel que soit l’âge, quel que soit la raison… 

En règle générale, plus la personne est jeune et sous l’effet du stress, plus le passage à l’acte est rapide et non réfléchit. Il faut savoir qu’en moyenne, entre 40 et 100 enfants de moins de 12 ans se suicident chaque année en France.
( source : http://www.lepoint.fr).

Lorsque cette pensée devient récurante, il est vraiment essentiel de se faire aider, de contacter un professionnel, quelqu’un qui sera vraiment à l’écoute et capable de comprendre la souffrance et la violence intérieure qui nous envahissent dans ces moment là..

Car il s’agit bien d’une forme de violence… rentrée, retournée contre soi, issue d’une tristesse profonde… une tristesse qu’on ne parvient pas à exprimer parce que personne n’y est pour rien… mais cela nous fait souffrir à un point qu’on ne le souhaiterait même pas à notre pire ennemi.

Et un sentiment d’être seul… si seul.

Le suicide devient l’unique échappatoire.. la seule issue. Rien ni personne ne peut nous aider. 

Mais, en vérité, la personne qui puisse vraiment nous sauver, c’est nous-même. A condition de ne pas s’abandonner soi-même… En trouvant le courage de se cramponner à la vie. En demandant de l’aide a un psychothérapeute. Il nous tendra une une main… mais c’est à nous de nous y accrocher.

« il faut avoir traversé le désert glacial de l’idée même du suicide, pour pouvoir apprécier se supplément de vie que l’on s’accorde »

Comment tout commence ? 

Il y a toujours, d’une façon ou d’une autre,  un certain manque de confiance en soi. Un besoin d’être avec les autres. Souvent, la personne qui se suicide est décrite comme « quelqu’un qui a toujours été là pour les autres plus que pour lui-même« … et avait souvent tendance à s’oublier… ou à se « faire oublier »… en faisant passer les autres avant, en ne cherchant pas être considéré par les autres. Une personnalité plutôt introvertie, mais au fond en attente que l’autre vienne, en sincérité, en profondeur, juste pour dire à quel point on compte à ses yeux… cela peut-être issu d’un deuil non fait, ou d’une déchirure affective, quelqu’un nous manque… et ce manque empêche d’accéder à la plénitude…

Il y a donc souvent en trame de fond, un manque de reconnaissance, un besoin d’être pris en considération, une impossibilité d’exprimer ses sentiments…
Puis, un jour, un drame, une situation problématique grave et difficile, et la personne se retrouve seule pour faire face… et elle n’arrive pas à trouver dans ses ressources personnelles une solution a son problème. Amis… famille… personne ne semble pouvoir l’aider.

Lors d’une première crise, la personne éprouve un besoin de fuir la douleur. L’idée du suicide comme solution possible, traverse l’esprit. Cette idée peut très bien disparaître et ne plus jamais réapparaître. Il me semble que tout le monde connait cela une fois dans sa vie…

Si ça continue ? 

Si les choses ne s’arrangent pas, les idées suicidaires peuvent réapparaître plus régulièrement. Alors, il se peut qu’elles prennent de plus en plus de place, elles reviennent de plus en plus souvent dans l’esprit… Elles sont présentes plus longtemps, et, petit à petit, elles finissent par faire partie du quotidien..

La personne peut en avoir parlé autour d’elle, sans avoir vraiment été entendue, prise au sérieux.. Il faut dire que ce genre de discours fait peur à celui qui l’écoute. La première réaction saine est la fuite, la non acceptation de cette idée ! c’est impossible d’aller dans son sens ! 
Alors l’isolement devient peu à peu total : on ne se confie plus. Comment dire à ceux qu’on aime que c’est cette vie que l’on n’arrive plus à supporter? et que l’on ne sait pas comment trouver la force de tout recommencer.. de repartir à zéro… et que de toute façon à quoi bon ?? 

Quand l’idée du suicide prend toute la place :

Les idées suicidaires sont alors continues, persistantes, et peuvent devenir obsessionnelles*. En même temps, ce questionnement intérieur fait peur. La personne se demande si elle n’est pas en train de devenir folle, ce qui augmente sa souffrance et son isolement. C’est la période de rumination. Les psychiatre proposent souvent des antidépresseurs… mais s’agit-il réellement d’un état dépressif* ? A ce stade, il se peut que la personne suicidaire rejette l’autre. Toute relation peut devenir source de conflit. 

Il me semble essentiel à ce stade d’accompagner la personne vers un retour à la nature, de l’aider à sortir de son isolement et surtout de retrouver des bases saines dans ses repères quotidiens : être en présence profonde et sincère, sans forcément parler, partager des repas avec des personnes agréables, marcher en forêt, manger des fruits et des légumes crus (c’est à dire se nourrir du vivant !) et s’arranger pour être entourer d’enfants (en passant des moments dans les jardins publics, par exemple…). Ceci peut sembler anodin, mais n’est-ce pas des repères simples et des moments où il est possible de trouver la vie agréable qui est essentiel d’apporter ?

Si l’idée du suicide devient une idée fixe ?

Il s’agit de la période de Cristallisation
A ce stade,  la personne en crise considère le suicide comme l’ultime solution à sa souffrance. Elle travaille 
alors à la période de Planification du suicide

« Lorsque l’état de la personne se détériore à ce point, la planification du suicide s’est précisée : le moyen, la date, le lieu et même l’heure peuvent être fixés. Durant cette période, la personne peut sembler très calme, car elle perçoit la planification de son suicide comme un apaisement, une issue, un répit. »

Plus le processus suicidaire avance, plus les autres solutions que le suicide semblent devenir caduques ou désuètes, jusqu’à ne laisser que le suicide comme unique solution pour enrayer la douleur et la souffrance.

Mais il est important de savoir que la personne suicidaire est ambivalente jusqu’à la fin. C’est elle qui détient entre ses mains son avenir. Il ne s’agit plus de l’état dépressif où la personne avait le sentiment de « subir sa vie »… elle est plutôt dans l’idée de « maitriser sa mort » ! 

« Il est plus difficile de vivre que de mourir »

Le passage à l’acte :

Une personne qui souhaite réellement mettre fin à ses jours n’en parlera à personne. Il ne s’agit pas de prendre le risque que l’on vienne l’empêcher de parvenir à ses fins !

Ce point est essentiel pour distinguer les personnes suicidaires des personnes en souffrance pathologique, manipulatrices, qui menacent de se suicider à chaque fois qu’il s’agit d’obtenir quelque chose d’une autre personne.

La peur de passer à l’acte subsiste jusque dans les derniers moments. Le suicide est réversible jusqu’à la dernière minute. Il n’est jamais trop tard pour intervenir.
Il n’est jamais trop tard pour choisir de revivre. 

« Il faut du courage pour se suicider.. il en faut encore plus pour y renoncer. »

Ceux qui restent :

Il est très difficile d’accepter le suicide d’un proche. Nous sommes partagés entre la tristesse profonde de la perte, le sentiment de trahison de ne pas avoir été dans la confidence. Le sentiment d’impuissance de n’avoir pas pu être là, la culpabilité de n’avoir pas vu venir, de n’avoir pas su écouter, entendre, ou d’avoir minimisé la détresse de ce proche qui ne laissait rien paraître..

Il est nécessaire que les proches se soutiennent moralement et restent soudés entre eux.

L’idéal est de se regrouper pour partager les sentiments de chacun, ce qui permettra vraiment de se rendre compte que personne n’est fautif. Il me semble nécessaire de demander un soutient psychologique pour faire ce débriefing, et que chacun ensuite entame une psychothérapie personnelle, en particulier la personne qui à découvert le corps, et d’autant plus si il s’agit d’un enfant ou d’un adolescent.

« Plus la prise en charge psychologique se fera tôt,

moins le traumatisme aura d’impact. »

Oui… il faut être conscient que c‘est un traumatisme, au delà d’un simple deuil. Il ne s’agit pas d’une façon « naturelle » de mourir. Et même si l’on « sait » que cela existe, notre psychisme n’est pas capable d’intégrer que ça puisse arriver à une personne de notre entourage.

Le choc est toujours terrible. Chaque personne se trouve profondément changé après un événement aussi marquant. Les phrases comme « ce n’est pas possible… je n’arrive pas à y croire… » reviennent longtemps dans les esprits.

La prise en considération du traumatisme sera nécessaire pour permettre de faire pleinement le deuil de la personne. Et surtout, de garder un souvenir de quelqu’un dans son entière identité, et non de rester focalisé sur la façon dont s’est déroulé sa disparition.

 

A la mémoire de mes amis :
Laurent, Phillippe, Arnaud, David, Jean-Mo, Henry.

 

« La clarté ne naît pas de ce qu’on imagine le clair, mais de ce qu’on prend conscience de l’obscur… »

Carl Gustav Jung.

Le puits de jerome Boulbes par larduxfilms

 

Liens utiles : 

La France: Infosuicide 01 45 39 40 00. 

SOS Suicide: 0 825 120 364   SOS Amitié: 0 820 066 056

La Belgique: Centre de prévention du suicide 0800 32 123.

La Suisse: Stop Suicide

 

* On sait que dans l’état dépressif, les personnes font part de leur envie de se suicider. Mais souvent la maladie les rends trop faible pour passer à l’acte. 
Dans les épisodes maniaco/dépressifs, le risque de passage à l’acte est réel et plus élevé dans les périodes marqués par la manie. 
Pour en savoir plus sur

– les troubles bipolaires :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_bipolaire 

– la dépression 

http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9pression_(psychiatrie)

– l’obsession 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Obsession_(m%C3%A9decine)